Une année « en tout point exceptionnelle » pour Unibail-Rodamco. Un exercice « phénoménal » pour Kering. Des « résultats historiques » pour PSA. Une « excellente performance » pour Axa. « Chez L’Oréal, nous commençons 2018 avec une confiance plus forte que jamais. »
Les patrons du CAC 40 ont dû puiser dans leur réserve de superlatifs afin de commenter les résultats de 2017, une année en or pour les ténors de l’économie française. Isabelle Kocher, la directrice générale d’Engie – dernière des quarante sociétés cotées sur l’indice phare de la Bourse de Paris à dévoiler ses chiffres –, ne s’est pas montrée la moins enthousiaste : « Nos bons résultats confirment la pertinence de la stratégie d’Engie », s’est-elle réjouie, jeudi 8 mars.
Une euphorie générale
Des profits comme s’il en pleuvait. Ensemble, les quarante groupes ont engrangé, en un an, 93,4 milliards d’euros de bénéfice net. C’est 24 % de plus qu’en 2016, une année déjà faste. Les quarante poids lourds, français pour la plupart, retrouvent ainsi les volumes de profits enregistrés en 2006-2007, juste avant que le capitalisme mondial n’affronte sa plus grave crise depuis 1929. Eric Labbé, gérant chez CPR Asset Management, confirme le phénomène : « 2017 a constitué une très bonne année, avec une accélération de trimestre en trimestre. »
Au sein des leaders français, l’euphorie se révèle assez générale. Sur quarante groupes, trente et un ont réussi à accroître leurs profits, de façon parfois spectaculaire. A l’image de STMicroelectronics ; au bord du gouffre en 2016, le fabricant de puces a quintuplé son bénéfice net en un an, et réalisé ainsi les meilleurs résultats de son histoire. Renault, PSA et plusieurs autres ont également signé des records.
En tête du classement trônent les cinq mêmes fleurons tricolores qu’en 2016, mais dans un ordre légèrement différent : Sanofi, BNP Paribas, Total, Axa et LVMH. Chacun de ces cinq cracks dégage plus de 5 milliards d’euros de bénéfice net et pèse plus de 50 milliards d’euros en Bourse. Les piliers du capitalisme français, ceux qui profitent le mieux de la mondialisation, ce sont eux – et quelques autres, comme L’Oréal et Renault.
Seuls LafargeHolcim et Carrefour ont affiché des pertes
En queue de peloton, seuls deux membres du CAC, LafargeHolcim et Carrefour, ont affiché des pertes, à la suite, dans les deux cas, d’« opérations vérité » sur les comptes, lancées par de nouveaux dirigeants.
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