Décembre 2022 : budget, passe Navigo, insertion professionnelle

mon compte-rendu subjectif du conseil régional des 12 et 13 décembre

La séance commence par la remise du label Région contre le sida, car l’IDF est mobilisée depuis longtemps sur le sujet.

On démarre le mini marathon de la séance budgétaire. Je dis mini, car on passe de 3 jours de débats à 2. Comment est-ce possible ? Facile : V. Pécresse a changé le règlement intérieur et amputé de 40% les temps de parole, donc évidemment celui de l’opposition. En plus on change de nomenclature comptable : on n’y comprend rien et les infos budgétaires sont particulièrement opaques. Par exemple, pour le budget Transports (près de 2 milliards), j’aurai 3 mn ! Va falloir parler vite.

V. Pecresse présente le budget 2023 : elle vante son “bouclier tarifaire” : en gros elle va payer les factures de chauffage des lycées (et encore !) en oubliant bien sûr le passe Navigo qui augmente de 12%. Elle veut faire 220 M€ d’économies pour ne pas augmenter les impôts. Donc des coupes budgétaires et l’austérité : sur le service public évidemment, par la fermeture de lycées professionnels par exemple et en fragilisant les structures d’aide. On profite de l’occasion pour signaler que le lycée Voillaume d’Aulnay n’avait pas d’électricité ni chauffage, sans parler de la vétusté des locaux. La honte.

Après c’est une bataille de slogan, V. Pécresse parle de budget “solide et solidaire”. Nous lui rétorquons que c’est un budget d’austérité, de casse du service public et qui fait payer le prix fort aux usagers des transports. 

Nouveau : les 4 groupes de gauche et écolo ont travaillé ensemble pour faire un contre-budget, avec des amendements communs sur les secteurs transports, lycées, administration générale et formation. Avec une vraie coordination ! On garde nos spécificités et différences, mais ensemble on est plus forts dans l’opposition.

Côté recettes, on propose un amendement sur la taxe des carburants des jets privés et d’affecter les revenus des amendes de la ZFE aux transports en commun. Le PC a aussi proposé de taxer les SUV. Tout est rejeté.

On examine le budget Lycées. V. Pécresse veut faire de la jeunesse “la grande cause régionale 2023” mais la réalité c’est la fermeture de 7 lycées pro et du lycée Rabelais dans le 18e, et le ralentissement des travaux de rénovation, c’est -17M€ pour les lycées publics. Et le gel du tarif des cantines risque de retomber sur les budgets des établissements : on va devoir faire avec des produits de mauvaise qualité ou réduire les portions !

En parlant de cantine, on va déjeuner. Juste avant, on fait une photo des élus des 4 groupes de gauche et écolo pour mettre en scène notre contre-budget. On se fait hacker le moment, par une internationale chantée par le PC et LFI… On aurait préféré l’hymne des femmes.

Vient ensuite le budget Transports. Tout le monde intervient pour regretter la hausse du pass Navigo (+ 12%) en se rejetant la faute. Il n'empêche que lorsque nous présentons un amendement pour une mobilisation exceptionnelle de la région pour geler le prix du pass à 75€ pendant 3 mois, LR vote contre. Intéressant : l’UDI et LREM s’abstiennent.

Sinon je défends un amendement pour augmenter le budget vélo afin de faire un RER V transitoire (idem coronapistes), rejeté mais sans vraiment d’explications. Idem pour l’accessibilité des transports. 

Sur le développement économique, on est encore dans l'auto satisfecit d’aides assez massives aux entreprises sans vraiment de contreparties. On entend quand même une perle à la tribune : “vous n’avez pas le monopole de l’écologie”. MDR.

Concernant l’administration générale, nous dénonçons les coupes budgétaires notamment sur les organismes associés. On fait des économies sur le dos des agents et du service public. Nous demandons l’arrêt du projet caméras pour que ces 2M€ servent plutôt à la rénovation des lycées. Et une petite victoire : la reprise par l’exécutif de notre demande de rembourser à 75% le passe Navigo des agents de la Région.

Concernant la sécurité, nous défendons la prise en compte des violences sexuelles et sexistes. On assiste atterrés à un discours hyper facho du RN avec des expressions assez horribles sur la ‘racaille étrangère”. La droite se vante de financer les armes létales pour les policiers municipaux, et plein plein de caméras. On leur dit que c’est quand même le job de l’Etat ?

Concernant la formation professionnelle, on assiste à un démantèlement des espaces insertion et de défis métiers. L'exécutif dit qu’il va faire un dispositif équivalent, mais avec le soutien “à l’acte”, c’est carrément le modèle hyper libéral qui est à l'œuvre (c’est vrai que ça marche tellement bien à l’hôpital!).

Sur le logement, nous reprochons à la région de ne pas faire assez pour le logement social, ni pour les rénovations thermiques. Il est 22h30, je rentre et rate les budgets aménagements et environnement. Sur la culture, notons un budget qui stagne voire même en baisse. 

Sur l’agriculture et la ruralité, le RN fait beaucoup d’amendements, dont un sur la condition des animaux d’élevage. Nous dénonçons l'hypocrisie du RN qui défend par ailleurs la chasse et la corrida !

Sur la santé, l’action sociale et le sport, je n'ai pas suivi et j’ai dû m'absenter.  

Sur la citoyenneté, un amendement indigne du RN veut supprimer tous les crédits aux quartiers populaires. 

Le PC dénonce le manque de crédits pour la formation des policiers à l’accueil des femmes victimes de violence, notamment en réaction à V. Pécresse qui menaçait de couper les subventions sur le sujet, dans un bras de fer avec l’Etat. Petit chantage entre amis…

Sur l’enseignement supérieur et à la recherche, il y a une baisse des crédits si on le rapporte par étudiant. L’IDF n’a pas de locaux suffisants pour accueillir tous les étudiants.

Concernant le volet Europe, on parle des fonds européens (FEDER) qui sont gérés par la région, mais sans grande lisibilité sur ces fonds. 

On parle ensuite des 32 nouveaux indicateurs d’évaluation des politiques publiques. Il manque des indicateurs qualitatifs (par exemple, pas d’indicateur de qualité des logements). Le choix des indicateurs est orienté. Le PC dénonce l'influence et la place des cabinets de conseil. On s’abstient sur le rapport.

310 M€ : c’est le montant des aides aux entreprises privées. Pas de critères d’attribution sociaux ou environnementaux. Avec la baisse de la CVAE, c’est une sacrée baisse de la fiscalité des entreprises (1 milliard en IDF). Pourquoi alors continuer ces aides publiques ?

On vote ensuite un fonds relais pour le CPER Mobilité, pour prolonger d’un an les projets de transports décidés en cofinancement avec l’Etat en 2015. Comme le nouveau CPER se fait attendre, on prolonge, on prolonge. Je défends un amendement pour mettre le paquet sur les RER B et D en 2023. Il est rejeté, car la région pense qu’elle fait suffisamment (perso j’ai pas vu le résultat).

On examine ensuite le “Titre 3”, en français : c’est le fourre-tout des amendements un peu hors sujet, mais qui permettent d’affirmer des priorités de politiques, mais sans forcément d’effet direct sur les euros du budget. On a parlé de budget genré, de conditionnalité des aides publiques, de taxation de la publicité du métro et des grands projets inutiles.

C’est aussi l’occasion de dire notre opposition à la proposition de la droite (en plein accord avec le RN) de priver les étrangers de la tarification sociale des transports. Honteux. 

Le vote du budget final est franc : on vote contre ce budget opaque, ultralibéral, qui casse le service public et qui est insuffisant côté lycées et transports et côté rénovation thermique des bâtiments. C’est un budget d’austérité, à côté de la plaque.

On finit par des rapports complémentaires : un particulièrement scandaleux sur le démantèlement des espaces insertions, missions locales et autres dispositifs d’aide aux jeunes. Beaucoup de tensions autour de visions de l’insertion professionnelle opposées.

la vidéo de mon intervention sur les transports : https://youtu.be/ZXcLrrd19rc

Transports : une remise à plat urgente

Tribune parue le 29 septembre 2022 

Dans une tribune au « Monde », trois conseillers régionaux écologistes d’Ile-de-France s’alarment de la désorganisation des transports publics en région parisienne, et demandent à revoir au plus vite les priorités dans ce secteur crucial.

“Le RER B a battu des records d’irrégularité en août avec 73% d’indice de régularité. Panne de signalisation, problèmes matériels, personnel manquant… se sont ajoutés aux dysfonctionnements habituels et à la surcharge de la ligne. Le RER D n’est pas en reste avec des retards et incidents réguliers.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/09/29/transports-en-ile-de-france-face-aux-dysfonctionnements-il-est-temps-de-tout-remettre-a-plat_6143734_3232.html

Tribune : Sauver les transports

Au chevet des transports publics franciliens

Tribune parue dans Libération le 8 novembre 2022

Face à une crise financière inédite, ils nécessitent un investissement massif pour améliorer l’offre et augmenter les fréquences des lignes. La hausse du prix du pass Navigo serait une catastrophe pour les Franciliens, mieux vaut trouver de nouvelles ressources en faisant contribuer par exemple les véhicules les plus polluants et les entreprises les moins vertueuses en termes de mobilité.

https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/au-chevet-des-transports-publics-franciliens-20221108_M47BYTLEENFAHOWRPO6ASKZI6E/

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Tags: transports

En allant au boulot à vélo … j’étais joie pure


Il paraît que j’ai eu 50 ans cet été. Ce me déprime de me savoir si vieille, alors j’ai décidé de fêter mes 49 ans et demi. Et pour cet anniversaire un peu spécial, ma famille et mes amis m’ont offert un beau vélo. Ok j’en ai déjà un qui va bien même s’il est presque aussi vieux que moi. Mais pour partir en voyage et aussi pour aller régulièrement à la Défense, j’utilisais plutôt mon superbe VTC, un Fahrradmanufaktur (ah l’Allemagne, l’autre pays du vélo). Hélas, après 2 ans de bons et loyaux services, on me l’a volé alors qu’il reposait paisiblement dans une rue animée de Paris. Quelle déprime ! évidemment je n’avais aucune chance de le retrouver, et il m’a fallu 4 tentatives pour déclarer le vol au commissariat et toucher l’assurance (la moitié du prix d’achat). J’avais depuis retrouvé mon fidèle vélo vert hollandais pour le quotidien, et loué ou emprunté pour les vacances.

Jusqu’à hier, où je suis allé chercher mon cadeau. Et aujourd’hui, je n’avais pas 50 ans ni 49 et demi. J’avais 8 ans. Une vraie joie de petite fille avec son vélo tout neuf, tout beau et qui file comme l’éclair. Le sourire ne m’a pas quitté du trajet, oui même sur les pavés pourris de la place de la Concorde, oui même dans l’enfer de la Porte Maillot, oui même avec les queues de poisson à Neuilly… Je n’étais que joie enfantine.

Aujourd’hui il pouvait me tomber plein de crasses au boulot, je m’en fous, je suis invincible car je sais qu’en rentrant je vais rouler le menton en avant, toute fière de mon beau vélo. 

(130e épisode)

En allant au boulot à vélo… je me suis promenée dans les bois


Grâce au groupe La défense à vélo, j’ai testé un nouveau trajet pour relier Paris à la Défense, qui passe par le bois de Boulogne. J’ai bien galéré pour trouver et je me suis bien paumée les premières fois car l’appli Géovélo a complètement zappé ce trajet et je n’ai aucun sens de l'orientation. Un peu de panneaux et de logos vélos ne feraient pas de mal, mais les déviations c’est toujours pour les bagnoles… Autre souci : ça ne fait pas éviter le chaos innommable de la porte Maillot. Mais après l’enfer de bruit, de pollution, d’embouteillage, de béton et d’agressivité motorisée … c’est le paradis vert ! Il faut vraiment trouver l’entrée, mais une fois que c’est fait, on tombe sur une piste lisse, bien goudronnée (sans pavé et sans trou, autant dire un luxe rare dans l’Ouest de Paris !), large et presque déserte, entourée d’arbres et de pelouses. On longe le jardin d’Acclimatation et en jetant un coup d’oeil je retrouve même des souvenirs d’enfance. C’est calme et chic (on est à deux pas de Neuilly). Alors évidemment on fait un détour mais c’est tellement mille fois mieux que la RN13 et l’ambiance autoroutière que ça vaut les 10 mn perdues. Après on retourne vers la ville par l’avenue de Madrid, avec une bande cyclable minuscule qui longe une belle allée de SUV (oui on est à Neuilly), et on retrouve ensuite le pont de Neuilly et les tours, et il faut bosser hélas. Mais cette pause arborée est une vraie bénédiction pour aller au boulot.  Alors moi je dis à tous les velotafeurs de la Défense : promenons-nous dans les bois, pendant que le loup motorisé n’y est pas. Car si le loup y était, il nous écraserait. Mais comme il n’y est pas, on pédalera !

(129e épisode)

En allant au boulot à vélo… j’ai éternué


Le printemps c’est formidable, les petites fleurs, la lumière, la chaleur tout ça, mais c’est aussi un déluge de pollen. Bonjour les allergies. Ah ah …. aaaatcha ! Et c’est particulièrement le cas sur le Boulevard de Magenta. Aujourd’hui en allant à St Ouen, j’ai pris cette piste cyclable qui passe entre deux rangées d’arbres et j’ai éternué tout du long, avec la gorge qui pique et les yeux de lapin mixomatosé. Je les adore ces arbres qui nous créent de l’ombre et une “belle atmosphère végétale” mais à éternuer comme ça, je les ai un petit peu moins aimé aujourd’hui. 

Et c’est là que je dois vous avouer un truc (je risque gros, rien de moins que me mettre à dos toute la cyclosphère de Paris!) : la piste cyclable du Bd de Magenta, c’est moi qui l’ai fait. Enfin pas avec mes petits bras musclés. Mais j’en suis en quelque sorte la maman. Je raconte : c’était il y a 20 ans (ouille). J’étais jeune élue, adjointe au maire du 10e en charge de la voirie et des déplacements. A l’époque, c’était axes rouges partout, petites rues parkings, trottoirs ridicules, pistes cyclables inexistantes et quartiers traversés et pollués par le trafic de transit. Les voies sur berges de la Seine était une autoroute urbaine et la rue de Rivoli était un enfer de bagnoles. Autant vous dire, on avait du boulot. Et le boulevard de Magenta était un bel axe rouge de 2x3 voies, pollué, bruyant et dangereux. Une jeune élue écolo s’est donc attaquée au monstre. On a bien concerté, et au final, on a choisi l’option avec le plus d’arbres, et avec la piste cyclable séparée des bus. C’était pas la mode à l’époque. Et contrairement à ce qu’on croit, on n’a pas fait la piste sur le trottoir ; on a fait la piste sur la chaussée, ajouté une rangée d’arbres et libéré le trottoir qui était encombré de mobilier en tout genre. Au final, il y avait moitié moins de circulation, une piste cyclable continue et sans feux de 2x2km, et 200 arbres plantés (des ormes). Alors je sais que cette piste, beaucoup la déteste, mais moi je l’aime bien et j’en suis fière. A l’époque on n’avait pas eu le droit de la peindre en couleur, elle est bien mieux en vert maintenant. Et c’est une des pistes les plus fréquentées de Paris, alors ça doit pas être si horrible. Sauf pour les jours de pollen, où là c’est … atchaaaa !

(128e épisode)

(charlottavelo.tumblr.com)

En allant au boulot à vélo …j’étais une warrior

Pour aller de Paris à La Défense, il faut vraiment être motivée en ce moment. Et pourtant on pourrait croire que c’est un axe important, puisqu’il y a déjà une ligne de métro, une ligne de RER et une autre en construction, pour faire ce trajet quotidien. Et on pourrait aussi se dire que puisque ces lignes sont souvent saturées, ça serait une bonne idée de faire un axe cyclable sécurisé, rapide et confortable pour celles et ceux qui veulent pédaler au grand air, avant de bosser dans leur tour. Alors sur le papier, tout le monde dit oui. La région, la ville de Paris, le département 92, tout le monde est pour le RER Vélo et le vélopolitain ligne 1. Ca c’est la théorie. En vrai, c’est ça : on commence par quitter le paradis cyclable de la rue de Rivoli, pour traverser la place de la Concorde, avec les pavés et l’océan de bagnoles. Stressant. Puis les Champs Elysées, avec toujours l’océan de bagnoles et beaucoup beaucoup de bruit, et une piste cyclable (youpi) mais avec des pavés, qui sont plus durs à supporter car ça monte. Après le bonheur du tunnel vélo sous l'Étoile, nous revoilà sur la route défoncée de l’avenue de la Grande Armée. Arrivée sur la porte Maillot, alors là c’est l’enfer ! je passe carrément au milieu de la route et des voitures, car il n’y a RIEN pour les vélos. Franchement il en faut du courage et de la témérité ! 

Ensuite ça va mais ça ne dure pas, car à Neuilly comme à Porte Maillot, les travaux du RER E désorganisent tout et - évidemment - les déviations pour les vélos sont soit invisibles, soit inexistantes. Bref me voilà à prendre sur 100 mètres l’autoroute de la RN13 ! et je prie très fort que ça passe. Un vélo sur une autoroute c’est pas le pied….

Puis j’arrive sur le pont de Neuilly, après divers passages sur des trous et la piste qui passe de gauche à droite et de droite à gauche…

Des fois je me dis qu’il faut une âme de guerrière pour faire ce trajet ! et pourtant je suis pacifiste et antimilitariste. Alors mettre un treillis, serrer les dents et avoir un regard de tueuse, tout ça pour aller au boulot, bof.

(127e épisode)

Tags: velotaf

En allant au boulot à vélo … j’étais moins con


En pédalant le matin, j’ai toujours trouvé que je ne perdais pas mon temps, car ce temps de réflexion de déconnexion, était en fait utile, car me permettait de penser à la journée qui arrive, à la planifier, à trier l’important de l’accessoire. C’est un temps qui permet de gérer ma charge mentale et si je suis sincèrement très très débordée par toutes mes activités, professionnelles ou autres, le vélo m’aide à ne pas paniquer. C’est aussi un temps créatif où il me vient toujours une idée ou deux.  

Cette intuition que le vélo fait marcher les méninges, et bien la philosophie et la science la valident. Oui l’activité physique permet d’améliorer les performances cognitives. C’est Henry David Thoreau, Friedrich Nietzsche et les universités de Poitiers et de Stanford qui le disent. Je viens de le lire dans un article du Monde de Sandrine Cabut. Oui le vélo rend moins con ! car cela permet d’améliorer la  créativité et “la mémoire du travail, la flexibilité, l’inhibition et la flexibilité”, un truc qui vient de la zone du cortex préfrontal. Mais oui ça, c'est tout moi !  

Mais à lire les témoignages de piétons agressés par tous ces méchants vélos et trottinettes électriques, je me dis que cette théorie doit avoir des loupés. Ou alors c’est le manque d’activité physique notamment des trottinettes et des VAE. Ou alors c’est que, si l’activité physique rend plus intelligent, il ne développe pas forcément l’empathie ni la civilité. Ceci est une autre affaire, celle de l’éducation, de mentalité… Et là je me dis que les crétins à vélo, ceux qui foncent sur les piétons, sont en fait des frustrés, qui déchargent leur agressivité sur le premier venu. Ah il peuvent avoir amélioré leurs performances cognitives, il n’en restent pas moins des cons sur la route. Et finalement, il y a la même proportion de cons chez les cyclistes que dans la population française.

(126e épisode)

En allant au boulot à vélo … j’ai roulé à moins de 30 km/h

Aujourd’hui tout Paris passe à 30 km/h en vitesse maximale autorisée. Enfin tout Paris ou presque ! puisque certains axes resteront à 50 km/h. Hélas pour ma pomme, il s’agit les Champs Elysée et  du boulevard Malesherbes, deux passages obligés pour ceux qui velotafent de Paris à la Défense… 

Mais sur le reste des rues, ça va être top ! Évidemment, les vélos ne vont pas être impactés directement par la mesure, même si certains cyclistes un peu trop pressés, ont envie de flirter avec les vitesses des coureurs du Tour de France, qui font du 45 de moyenne ! Non non le cycliste urbain, même avec assistance électrique, ne dépasse que rarement le 25 km/h. Et moi je suis plutôt à 15 km/h. Rien ne sert de courir, il faut partir à temps !

On a entendu beaucoup de bêtises ces derniers temps sur la question de la pollution à 30 km/h. Des journalistes et blogueurs très pro-bagnoles ont relayé une étude du CEREMA, et avec un chouille de mauvaise foi, l’ont interprété en disant qu’à 30 km/h on polluait plus qu’à 50… Mais grave erreur, il s’agit d’une étude parlant de vitesse moyenne, pas de vitesse max. Et à Paris, si la vitesse max est à 50, la vitesse moyenne est de 13 km/h. Ben oui, on s’arrête, on accélère. En ville, ce qui émet le plus de polluant c’est l’accélération, pas la vitesse. Et si on regarde bien cette étude, elle plaide plutôt pour limiter la vitesse à 110 sur les autoroutes et à 90 sur les 4 voies. Alors ? Chiche ?

Le principal impact du 30 km/h, ce sera le bruit mais aussi le différentiel de vitesse entre les vélos et les véhicules motorisés. Et là ça change tout. Se faire doubler à vélo par une voiture à 50 km/h c’est un peu la même sensation que d’être un piéton sur l’autoroute. Et d’un point de vue sécurité, on y gagne énormément. Dois-je rappeler que ce qui freine le plus les gens de se mettre au vélotaf, c’est la sécurité ? La réponse est dans les pistes cyclables protégées, mais aussi dans l’apaisement de la ville et donc des vitesses.

Et puis, comme le dit Joe Dassin, à Paris à vélo, on dépasse les autos ! alors si pour aller d’un point A à un point B, le vélo est aussi voire plus rapide que la voiture, c’est tout gagné !

(125e épisode)

En allant au boulot à vélo … j’ai défilé sur les Champs-Elysées


Pour aller au boulot, de Paris à La Défense, le trajet le plus direct passe par les champs élysées. Et comme tous les cyclistes, j’ai tendance à aller au plus court, même si ce n’est pas le top. Quoi !? Qu'entends-je ? les champs élysées pas au top !? alors que c’est la plus “belle avenue du monde” !? Ok j’explique. 

Au départ il y a un côté très mythique de se dire qu’on va prendre “les champs”. Un côté Arrivée du Tour de France. En passant ce matin devant les tribunes installées pour le 14 juillet, je me suis imaginée la foule en liesse qui nous acclame avec des petits drapeaux, nous les cyclistes du quotidien, nous qui faisons tant pour réduire la pollution, les gaz à effet de serre et le bruit à Paris. Et puis les Champs-Elysées à vélo, c’est un vrai combo Joe Dassin, un magnifique medley de “à Paris, à vélo on dépasse les autos” et de “aux champs-élysées tadadada”. Et puis sur les Champs, passe une ligne du “vélopolitain”, avec une piste cyclable protégée du début jusqu’à la fin. 

La réalité n’est pas aussi jolie-jolie.

L’avenue est certes belle avec une chouette perspective monumentale, mais ça reste une perspective très très routière, avec plein de files de voitures. Le bruit des moteurs gâche l’ambiance. Sans parler de l'omniprésence des écrans de publicité sur les vitrines qui dégradent fortement le paysage urbain. 

La piste cyclable est protégée certes, mais elle est couverte de pavés, vraiment très pénibles, et surtout elle est souvent encombrée par du stationnement ou des livraisons. Et à chaque GCUM (Garé Comme Une Merde), on doit déboiter sur la chaussée-autoroute. Bien dangereux, parce que les voitures roulent trop vite. Et c’est pas prêt de changer, car les champs continueront d’être à 50km/h max contrairement au reste de Paris qui va passer au 30km/h. Bref c’est une piste cyclable, à côté d’une autoroute urbaine.

Et puis, c’est un faux plat. Ma seule satisfaction c’est quand on arrive en haut, de pouvoir prendre le tunnel qui passe sous la place de l’Etoile. Comme quoi les autoroutes urbaines sont parfaitement transformables. 

(124e épisode)