mardi 13 mars 2018

Notre chronique de

Courtes distances

Après des études universitaires ratées, un échec professionnel et une dépression nerveuse, Sam retourne s’installer chez sa mère pour tenter de prendre un nouveau départ. Keith Nutt, un cousin éloigné, lui propose de le prendre comme apprenti dans sa petite société et Sam se dit que ce job alimentaire lui permettrait peut-être de moins ressasser le passé. La tournée des clients amène l’improbable duo à passer la majeure partie de la journée en voiture. Keith est intarissable et raconte des tonnes d’histoires sur son boulot, ses amis ou ses voisins. Sam l’écoute religieusement, se perd dans ses pensées et tente parfois de donner le change. Au fil des jours et de leur schéma répétitif, une forme de complicité va doucement s’installer entre les deux « collègues », permettant à chacun de quitter son rôle et d’un peu plus se révéler... Tout comme Adrian Tomine ou Daniel Clowes, Joff Winterhart fustige le vide existentiel et l’apathie de la classe moyenne engluée dans son quotidien morne, ses clichés sociaux, ses codes moraux et ses habitudes. Mais à l’inverse de ses illustres prédécesseurs américains, le jeune auteur anglais est moins acide et montre plus d’empathie à l’égard de ses personnages. Malgré leur différence d’âge, de mentalité et de génération, Sam et Keith font plutôt preuve de bienveillance l’un envers l’autre et font office de « béquille » à tour de rôle. Doux amer et mélancolique, Courtes distances laisse filtrer la lumière et un réel espoir au travers de cette rencontre émouvante et insolite. Un récit délicat, drôle et d’une grande humanité qui évoque le cinéma d’Aki Kaurismaki. (Philippe)

Courtes distances de Joff Winterhart, Çà et Là, 22,80€ (24,00)
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