Des Jocistes

[2018.10.24] Mohamed : « Un boulot pour être heureux, pour être libre »

Le livre « La vie devant nous, récits de jeunes privés d’emploi »  paraîtra en janvier prochain aux Editions de l’Atelier. La JOC, grâce à la collaboration de la Coopérative Dire le travail a recueilli les récits de 9 jeunes privés d’emploi pour dépasser les seuls chiffres du chômage et les clichés qui collent trop souvent à ces derniers. Parmi ces 9 jeunes, Mohamed, il témoigne de son expérience autour de ce livre à paraître.

Mohamed est arrivé en France de Côte d’Ivoire, il y a 2 ans. Il habite maintenant à Blois où il a connu la JOC par un copain. Il a participé cet été à l’Université d’été des privés d’emploi.

Il y a quelques mois encore, Mohamed était privé d’emploi. Privé d’emploi, parce qu’il n’avait pas le droit de travailler en tant que demandeur d’asile. Privé d’emploi, ensuite, parce qu’il a galéré pour trouver un emploi après avoir obtenu ses papiers. Privé de travail pour autant ? Non, pendant sa privation d’emploi, Mohamed s’est engagé dans différentes associations.

En juin dernier, il a participé à l’Université d’été des jeunes privés d’emploi, que la JOC a organisé. Pendant 3 jours, 9 jeunes privés d’emploi de toute la France étaient réunis pour parler de leur situation. Ensemble, elles et ils ont pu dire ce qui leur pesait, mais aussi ce qui les rendait fiers. Pour Mohamed, cette université a été une étape importante : « vivre ce moment a été enrichissant pour moi. Je suis en France depuis bientôt 2 ans, je me disais qu’il n’y avait que nous, les immigrés, qui étions confrontés aux problèmes pour trouver du boulot. Je ne savais pas que les français galéraient comme nous, qu’on était confrontés au même problème ». En plus de cette découverte, Mohamed a apprécié l’accueil qui lui a été fait, les soirées à discuter avec David et Jossian, avec qui il est resté en contact. L’université d’été lui a permis de ne pas baisser les bras pour chercher un emploi.

Depuis cet été, il travaille au journal « La Nouvelle République ». De 2h à 6h du matin, 6 jours sur 7, il distribue les journaux. Le rythme est dur à tenir. Après avoir vécu cette expérience, Mohamed est partant pour que son histoire fasse l’objet d’un récit dans le livre « La vie devant nous », qui sera publié par la JOC en janvier prochain aux Editions de l’Atelier. Pour lui, ce n’était pas évident d’oser se livrer : « je suis très réservé, je suis obligé d’observer, il faut que je découvre qui est la personne à qui je raconte mon histoire, avant de me confier. Mais vous m’avez choisi alors qu’on est des milliers en JOC, du coup il y a eu une confiance toute de suite ».

Alors qu’il n’aime pas parler de son passé, Mohamed a fait le grand saut « il fallait que je donne mon témoignage ». En effet, Mohamed espère beaucoup avec la publication du livre : « Je pense que ça peut changer quelque chose dans la lutte que nous menons tous. La lutte c’est nous qui la faisons, les autres prendront connaissance de notre histoire, ils vont se pencher sur le sujet. Parce que c’est touchant, ça permet de dire aux autorités qu’on a juste besoin d’un boulot pour être heureux, pour être libre».

Focus paru dans Assez Zoné 168

Répondons à l’appel de Mohamed ! Le livre « La vie devant nous, récits de privés d’emploi » est en pré-vente à 4,5€ au lieu de 5€. Commandez-le en téléchargeant le bon de souscription

Pour en savoir plus : communication@joc.asso.fr
Ou 01 49 97 00 00

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