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A Mégapolis, royaume des aveugles

Science-fiction. On vit sans voir à Mégapolis. Un jour pourtant Gabr recouvre la vue. Pour son malheur ? Jaroslav Melnik signe un prenant roman initiatique.

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Publié le 31 août 2017 à 09h00, modifié le 31 août 2017 à 09h00

Temps de Lecture 2 min.

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Espace lointain (Tolima erdvé), de Jaroslav Melnik, traduit du lituanien par Margarita Leborgne, Agullo, 320 p., 21,50 €.

A Mégapolis, dans un futur non daté, les notions de rire (« résidu de nos origines animales »), de joie (« signe de déficience mentale »), de beauté (sophisme sans « fondement scientifique »), de liberté (« elle signifie l’indépendance absolue de l’être humain, ce qui est impossible ») ne sont plus que des entrées figurant en braille dans un Dictionnaire des archaïsmes. La faculté de voir s’est perdue depuis des milliers d’années. Les habitants mènent une vie apparemment normale. Ils étudient, travaillent, se marient. Ils fondent des familles et se tiennent informés des nouvelles de leurs districts. Ils ignorent qu’il existe un au-delà (lumière, ciel, mer, montagne) à ce qu’ils sentent ou touchent, qu’ils sont vêtus de haillons, habitent des bunkers crasseux dans l’enceinte d’une ville suspendue par des poutrelles métalliques. Un labyrinthe d’acier bardé de capteurs acoustiques. Aussi, lorsque Gabr, un brillant étudiant, recouvre l’usage de ses yeux, il se croit malade et se rend au ministère du Contrôle de l’Union gouvernementale.

« Espace lointain : psychose rare mais sévère provoquant des hallucinations très nettes. Phénomène d’aliénation. » Elle se soigne par une cure chimique et la pose de scellés oculaires. En cours de traitement, Gabr est traversé par un doute : et si ce qu’il percevait n’était pas le fruit de fantasmes mais la réalité, jusque-là inaccessible ? Cette vérité est amère, car le monde sur lequel il dessille les yeux est celui de son enfance, ses racines. « Etait-ce bien cette chose qu’il appelait jadis sa patrie ? »

Une voie plus aventureuse

Effrayée par ses révélations, qu’elle tient pour des délires, sa fiancée alerte les autorités. Celles-ci le placent dans un caisson de contention d’où il s’échappe grâce à l’intervention d’un groupe rebelle composé d’anciens voyants. Son chef le considère dès lors comme leur unique chance de détruire la « tour de Contrôle » et, par là même, Mégapolis.

Gabr perdra plusieurs fois tout repère en évoluant au sein de trois groupes humains : les aveugles (sa famille, ses voisins, ses collègues), les ex-voyants convertis au terrorisme, et les voyants formant le « Havre de paix ». Toujours insatisfait, Gabr se demandera s’il n’existe pas une voie plus aventureuse où plus personne ne régirait sa vie.

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