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Traduction et journalisme

Author : Elaine Després
Date : Sep 13, 2022
Category :
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Activité du Centre
Journée d'étude

La journée sera lancée par une conférence du traductologue Roberto A. Valdeón. Plusieurs autres intervenants sont attendus, dont Georges Bastin, María Gabriela Iturriza, Anne-Marie Rivard, Éric Poirier, Jean-Hugues Roy, Pier-Pascale Boulanger et Chantal Gagnon.

Inscription obligatoire sur EventBrite pour l'activité en personne. Un dîner sera gracieusement servi à 12h.

L'activité sera également diffusée en ligne sur Zoom.

Organisé en collaboration avec l'ACT et Figura.

 

Programme

9h30 - Accueil

10h00 - Conférence d’honneur par Roberto Valdeón, « News production and journalistic translation: an overview »

11h15 - María Gabriela Iturriza et Georges L. Bastin, « Syncing Independence: Translations and Transtextuality in Venezuelan Newspapers »

12h00 - Lunch (offert à tou.tes ceux.elles qui s'inscrivent sur EvenBrite)

13h00 - Anne-Marie Rivard, Conférence Judith-Woodsworth de l’ACT, « Discours journalistique en matière d’avortement au Canada (1988-1991). Traduction intralinguale, traduction interlinguale »

14h15 - Éric Poirier et Jean- Hugues Roy, « L’outil Ultrad de la Presse canadienne »

15h00 - Chantal Gagnon et Pier-Pascale Boulanger, « Histoire d’un parcours en traductologie journalistique »

 

Résumés

News production and journalistic translation: an overview

Roberto A. Valdeón (Universidad de Oviedo)

This talk aims to discuss the significance of journalistic translation as a subfield of Translation Studies. It will be divided into three sections, which will provide (1) a brief presentation of the historical importance in the emergence of journalism, with specific references to the seventeenth and nineteenth centuries as two landmarks, (2) the appearance and evolution of news translation research, which started in the late 1989s with seminal articles by Fujii and Stetting, and  has gradually evolved into a thriving subarea of research increasingly popular in Europe and Asia, and (3) some of the most popular research trends in the past few years, which have focused on concepts such as framing and gatekeeping as functions of translation in news writing. The talk will also discuss the relationship between translation and journalism studies and the reasons why the interaction between the two disciplines has been inadequate. 

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Syncing Independence: Translations and Transtextuality in Venezuelan Newspapers

María Gabriela Iturriza (Centre d’Histoire de la traduction en Amérique latine (HISTAL), Université de Montréal) et Georges L. Bastin (Université de Montréal)

Once the struggle for independence began on April 19, 1810, during twenty-six months (April 1810 and June 1812) of the first republic of Venezuela, five newspapers were sources of information not only to report socio-political events, but also to shape new struggles in a process within the framework of revolutionary ideologies: Gazeta de Caracas (1808-1822), the Semanario de Caracas (Nov 1810-Jul 1811), El Patriota de Venezuela (Jan 1811-Jan 1812), the Mercurio Venezolano (Jan-Mar 1811) and the Publicista de Venezuela (Jul-Nov 1811), in addition to the Correo del Orinoco (Jun 1818-Mar 1822), which later promoted the independence of all America.

Based on the research carried out at HISTAL since 2006 and keeping in mind the identification of foreign newspapers as sources of information for the Venezuelan newspaper Gaceta de Caracas, this presentation has two goals:

  1. We will examine in detail the translation strategies of the anonymous manifesto “Americanos” (1810), which appeared in the French royalist newspaper L’Ambigú, and then, the trans-editing of this piece in the Venezuelan Gaceta. On one side, the French press reads the manifesto as a revolutionary paper, and, on the other, the Venezuelan press uses “Americanos” as an intellectual masquerade to ensure loyalty to the Spanish Crown. We will show how both the semantic negotiation and intertextuality of this manifesto came to be, and how these elements were delivered later through other American and English newspapers such as the Salem's Gazette, The Morning Chronicle, The Bell's Weekly Advertiser and El Español – to determine political alliances between the forming nations and the real diffusion date of this revolutionary paper.
  2. Through the explicit and omitted primary sources of information and the values expressed in these five newspapers, we will identify the challenges to determine the transtextuality that contributed to the consolidation of this emancipatory project.

We contribute to a better understanding of how foreign sources were read from translations. This will allow future researchers to establish new networks among newspapers and serve historians to trace the (dis)continuities of these values where the language and its legibility conditions derive from the specific political experiences of each nation and mainly from the translator.

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Conférence Judith-Woodsworth de l’ACT :

Discours journalistique en matière d’avortement au Canada (1988‑1991). Traduction intralinguale, traduction interlinguale

Anne-Marie Rivard (Université Concordia)
Ma communication porte sur l’analyse critique et quantitative des discours journalistiques en matière d’avortement au Canada entre 1988 et 1991. Les arrêts de la Cour suprême et les débats parlementaires touchant à l’interruption volontaire de grossesse ont certes fait l’objet de traduction interlinguale (entre l’anglais et le français), mais aussi de traduction intralinguale : ces événements judiciaires et parlementaires ont été dépeints au moyen de la paraphrase et de la vulgarisation pour la population canadienne par les journalistes. Le corpus étudié est composé d’articles journalistiques publiés dans La Presse, le Journal de MontréalLe Devoir, le Globe and Mail, le Toronto Star et la Montreal Gazette au lendemain de trois épisodes majeurs qui ont marqué l’histoire récente de l’avortement au Canada, soit les arrêts Morgentaler (1988) et Daigle (1989) prononcés par la Cour suprême, ainsi que le projet de loi fédéral C-43 (1991).  

Je cherche à comprendre comment la traduction journalistique a pu recontextualiser le sujet de l’avortement au Québec et au Canada, et à déterminer la possibilité que des luttes de pouvoir émergent d’espaces différents selon la langue au moyen de laquelle elles ont été communiquées. D’emblée, j’observe que les discours politiques, législatifs et militants sur le sujet de l’avortement ont été présentés différemment aux communautés anglophones et francophones. Ces divergences donnent à voir les diverses manières dont sont formés l’objet de l’avortement et les notions de choix et d’agentivité corporelle, ou encore le sujet des femmes. 

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L’outil Ultrad de la Presse canadienne

Éric Poirier (Université du Québec à Trois-Rivières) et Jean-Hugues Roy (Université du Québec à Montréal

En 2022, cela fera 100 ans que la Presse canadienne (PC) fait la traduction de ses dépêches. Fondée en 1917, l’agence a inauguré un service de traduction à l’été 1922 afin de desservir les journaux francophones qui, jusque-là, traduisaient eux-mêmes les articles de ce qui s’appelait en fait à l’époque la Canadian Press. Même après la création d’un service de langue française en bonne et due forme, avec des journalistes francophones, en 1951, la traduction a toujours été au cœur des activités de la PC, surtout de l’anglais vers le français. En 2019, la PC a implanté Ultrad, un système de traduction automatisée. Ultrad est en fait un module d’apprentissage automatique se greffant aux services infonuagiques Cloud Translation de Google. Il a été mis au point à partir d’un lexique propre à l’agence, dont le Guide de rédaction (Stylebook, en anglais) fait office de modèle en matière d’écriture journalistique dans les deux langues officielles au Canada. Ultrad est un des rares systèmes d’intelligence artificielle à être utilisé quotidiennement par des journalistes au pays. Même si l’outil est censé apprendre de ses erreurs et s’améliorer avec le temps, toutes les traductions d’Ultrad sont impérativement revues par un rédacteur ou une rédactrice avant d’être publiées dans la langue cible. Notre communication porte sur les particularités de l’outil Ultrad en ce qui a trait à sa conception, à son utilisation par les journalistes francophones de l’agence (y compris leurs réserves), ainsi qu’à l’évaluation des traductions qu’il fournit et des ajustements par les journalistes. L’évaluation des traductions (anglais vers français) s’appuie sur la constitution d’un corpus parallèle de traduction et repose sur une analyse empirique des paires de segments qui sont susceptibles de fournir des indications sur les patrons stylistiques de traduction propres au discours spécialisé qu’est celui de la Presse canadienne.

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Histoire d’un parcours en traductologie journalistique

Pier-Pascale Boulanger (Université Concordia) et Chantal Gagnon (Université de Montréal)

Dans la foulée des études que la crise financière de 2008 a suscitées, nous travaillons à comprendre comment la presse généraliste a traduit les réalités financières depuis la bulle technologique de 2001 au Canada. Nous souhaitons retracer le parcours méthodologique que nous avons suivi pour étudier un corpus volumineux composés d’articles de journaux (La Presse, Le Devoir, Le Droit, The Globe and Mail, National Post, Toronto Star et Montreal Gazette). Nous expliquerons la méthodologie hybride que nous avons mise au point afin d’allier la rigueur de la fouille assistée par ordinateur à l’analyse critique du discours. Nous présenterons les résultats des études que nous avons menées à partir des mots clés « flexibilité », « transparence » et « confiance » ainsi que nos constats sur le discours bancocentriste et sur l’invisibilité de la traduction interlinguale dans la presse. Nous expliquerons la portée critique de ces résultats dans nos cours de traduction économique et financière.

 

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