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Réanimation : avec Philips, le CHU de Rennes met un bémol aux alarmes non pertinentes

5 septembre 2022

Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes travaille avec les équipes conseil et transformation de l’entreprise Philips afin d’améliorer la gestion des alarmes sonores au sein des services de réanimation médicale et chirurgicale adultes. Une initiative ambitieuse et porteuse de sens compte-tenu des effets anxiogènes que peuvent avoir ces alarmes sur les patients et leurs proches comme sur les professionnels. En déployant une gestion optimisée des alarmes non pertinentes, le CHU de Rennes élève encore le niveau de ses exigences en matière d’amélioration continue de la prise en charge de ses patients.

Philips et le CHU de Rennes annoncent, dans le cadre du partenariat sur cinq ans lancé début 2021, un nouveau projet commun dont l’objectif est d’améliorer l’expérience des professionnels et des patients dans les services de réanimation médicale et chirurgicale. Concrètement, il s’agit de faire évoluer les modalités de surveillance des patients en limitant au maximum les alarmes dites non pertinentes, qui représentent entre 70 et 80 % de la totalité des alarmes. Fréquence cardiaque, pression artérielle, température… Les patients de réanimation font l’objet d’une surveillance complète et permanente visant à détecter toute modification de leur état de santé. Cela représente donc un nombre important de paramètres et autant de sonneries susceptibles de retentir. En dressant un état des lieux de l’environnement sonore de ces deux services et en repensant la configuration des moniteurs selon un modèle de surveillance personnalisée et prédictive, les équipes de Philips et du CHU de Rennes opèrent une amélioration directe des conditions d’hospitalisation et de travail.

L’alarm fatigue, un enjeu de santé encore trop méconnu

Aujourd’hui, on estime que ce sont 150 à 350 alarmes par jour et par patient qui retentissent au sein d’un service de réanimation. Les nuisances sonores occasionnées peuvent être sources de stress pour les patients comme pour les professionnels de santé. Pour les personnes hospitalisées, le bruit est considéré comme l’une des premières causes d’inconfort. De plus, bien que les liens de cause à effet restent encore à être mieux caractérisés, plusieurs études soulignent une possible corrélation entre le bruit et l’apparition d’un délirium3, lui–même associé à une mortalité plus élevée, une durée de séjour rallongée ou encore l’apparition de troubles cognitifs sur le long terme.

La gestion des alarmes non pertinentes en réanimation s’inscrit par ailleurs dans une démarche plus globale de monitorage intelligent, telle que prévue par le partenariat noué entre le CHU et Philips.

« Cette collaboration a non seulement permis un déploiement rapide sans impact sur l’activité des services mais également d’approfondir les dernières nouveautés en matière de monitorage » souligne Philippe Cozic, ingénieur biomédical.

Une collaboration globale, pour une efficacité optimale

Le partenariat entre Philips et le CHU de Rennes inclut une gouvernance globale de la gestion des alarmes adaptée à chaque unité. « Ce véritable prérequis à la réussite du projet assure le développement de nouveaux modèles de surveillance personnalisée et prédictive, l’élaboration d’une feuille de route, le suivi du projet jusqu’à son déploiement dans les services et l’analyse des résultats permis par ces changements » explique Stephanie Bunel, directrice conseil et transformation pour Philips France.

Dès mars 2021, le dispositif a entamé son processus de mise en œuvre en franchissant successivement les étapes suivantes :

  • Evaluation des pratiques liées à la gestion et à la prise en charge des alarmes par des consultants Philips (observation des pratiques, rencontre avec les équipes, analyse de données alarmes…).
  • Atelier de co-création pluridisciplinaire avec un groupe de référents composé de professionnels de santé des deux services afin de dégager collectivement les problématiques majeures puis de proposer des axes de réponse adaptés à chaque service.
  • Parmi les actions définies à court terme, on retrouve notamment pour les deux services :
    • La mise en place d’un dispositif de formation des équipes à une utilisation optimale des outils de monitorage, avec la prise en compte du renouvellement régulier des équipes de soins.
    • L’adaptation des configurations aux spécificités de prise en charge des deux services.
    • Le recours aux algorithmes afin d’optimiser la gestion des alarmes et agir sur leur pertinence.
  • Observation et analyse des changements à chaque étape du processus.

Dès janvier 2022, les premiers bénéfices de cette démarche sont apparus, tant d’un point de vue quantitatif (nombre d’alarmes) que d’un point de vue qualitatif à travers le ressenti des professionnels de santé.

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