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Revenge porn: "Une réputation foutue, plus de travail", raconte une victime

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- - Flickr/CC/Rachel Johnson

Sextorsion, revenge porn, chaque année des centaines de personnes sont victimes de chantage sur Internet. Corinne, 40 ans, subi les conséquences d'un "revenge porn" depuis 2007. Elle témoignait ce matin dans Bourdin Direct.

"J'avais une carrière importante, j'en ai fait le deuil". A 40 ans, Corinne subit depuis plus de 10 ans les conséquences d'un "revenge porn", une pratique qui consiste à diffuser sur internet des images prises dans l'intimité du couple.

"Quand j'ai décidé d'arrêter la relation après 3 ans, la personne m'a menacé de diffuser une vidéo privée et est passée à l'acte", raconte-t-elle sur RMC. "Cette vidéo et ces photos lui servent à se faire passer pour moi sur des sites comme Facebook, donc ça engendre des conséquences terribles, une réputation foutue, plus de travail. Il envoyait la vidéo à ma banque, à mes médecins, partout… Ca va faire presque 10 ans et ça continue".

Trop difficile de le retrouver

Et difficile de faire cesser la diffusion de ces images compromettantes: "Quand c'est arrivé en 2007, c'était dans un autre pays, j'ai porté plainte et il a été condamné à 18 mois ferme mais comme il a une autre nationalité il a pu se sauver. Arrivée en France j'ai essayé de déposer plainte, mais c'était très compliqué de retrouver la source. La plainte n'a pas eu de suite ". 

Aujourd'hui Corinne n'a pas reporté plainte de peur d'être localisée: "Je voudrais une solution mais je voudrais que cette personne ne puisse absolument pas me retrouver".

Selon Nicolas Duvinage, directeur du centre de lutte contre les criminalités numériques, 500 à 800 personnes portent plainte chaque année auprès de la gendarmerie pour chantage sexuel sur Internet. "Et c'est un chiffre à multiplier par deux ou par trois si on prend en compte les plaintes auprès de la police", affirme-t-il.