C’est un grand chelem symbolique pour la diplomatie britannique. Les postes les plus prestigieux de la représentation du Royaume-Uni à l’étranger seront bientôt tous occupés par des femmes, s’enthousiasme la presse britannique. Une première historique.

La dernière nomination en date, annoncée jeudi 29 avril, concerne la France, avec l’arrivée prochaine de Menna Rawlings au poste d’ambassadrice à Paris. “La diplomate sera la première femme à remplir ce rôle, succédant à 43 hommes”, relate The Times. L’ancienne haute-commissaire du Royaume-Uni en Australie rejoindra à compter de cet été ses consœurs déjà en fonction dans des États du G7 (Italie, États-Unis, Japon, Canada, Allemagne) ainsi qu’à Moscou, à Pékin et à New York auprès de l’Organisation des nations unies. “Entre autres”, précise le quotidien conservateur.

Une féminisation efficace

Cette féminisation découle d’une volonté du ministère des Affaires étrangères de rendre sa diplomatie plus représentative de la population, poursuit The Times. Et de briser l’image persistante d’un bastion du privilège masculin. “Le processus est rendu plus aisé par la courte durée des affectations, d’une moyenne de quatre ans, qui offre davantage d’opportunités de corriger les inégalités”, complète The Guardian.

Comme l’explique le quotidien classé à gauche, les postes diplomatiques ont été ouverts aux femmes en 1946 seulement “et, jusqu’en 1973, celles-ci étaient contraintes de démissionner au moment de leur mariage”. Une règle “obligeant les diplomates de sexe féminin à rentrer au Royaume-Uni en cas de naissance d’un enfant a été abolie encore plus tard”. Longtemps, regrette The Times, “Londres a eu tendance à se complaire dans les préjugés des autres pays, arguant qu’une femme ne pourrait travailler efficacement”. Et de conclure :

Reste désormais à nommer une ambassadrice en Arabie Saoudite.”