Vers un assouplissement du contrôle de la Grapa
La ministre des Pensions, Karine Lalieux, souhaite notamment alléger les règles au niveau des départs à l’étranger.
- Publié le 23-11-2021 à 06h42
- Mis à jour le 23-11-2021 à 06h39
Ce lundi, une cinquantaine d’associations se sont réunies à Bruxelles pour réclamer une réforme du mécanisme de contrôle de la Grapa. Pour rappel, la Grapa consiste en un complément aux pensions les plus basses accordé aux personnes de plus de 65 ans qui ne disposent pas de ressources suffisantes. Pour pouvoir bénéficier de ce montant (1 232,07 euros par mois pour une personne isolée et 821,38 euros pour les cohabitants), les seniors doivent se soumettre à des contrôles stricts et ont l’interdiction de se rendre à l’étranger plus de 29 jours par an, sous peine de voir leur allocation suspendue. Pour le collectif Grapa, ce mécanisme représente une grave atteinte à la liberté.
"Leur résidence en Belgique est vérifiée par des visites aléatoires réalisées par des facteurs à leur domicile, ce qui constitue une atteinte à leur vie privée et représente une tension permanente. En cas d'absence répétée constatée, le facteur dépose un document de contrôle dans la boîte aux lettres : la personne âgée contrôlée n'a alors que 5 jours ouvrables pour réagir. À défaut, le payement est suspendu. Ces règles empêchent donc les bénéficiaires de quitter leur domicile plus de quelques jours consécutifs", dénoncent Enéo et le Gang des vieux en colère, deux associations membres du collectif.
Lors de la présentation de sa note de politique générale, qui a eu lieu au parlement lundi également, la ministre des Pensions, Karine Lalieux, a fait savoir qu'elle souhaitait proposer prochainement "un système de contrôle plus proportionné". La ministre propose de remplacer le passage des facteurs par l'envoi d'un recommandé.
Elle prévoit également d'introduire une plus grande souplesse au niveau des départs à l'étranger pour permettre aux gens de partir plus longtemps. "Je suis d'avis que nous devons nous aligner sur la disposition existante pour les RIS (NdlR : revenu d'intégration sociale), à savoir la possibilité de pouvoir partir 7 jours sans devoir informer l'administration", précise également la ministre.
Pour le collectif Grapa, la proposition de la ministre va dans le bon sens mais ne résout pas tous les problèmes. "La proposition de Karine Lalieux résoud la question du respect de la vie privée, mais il ne faut pas oublier qu'on a affaire à une population souvent précaire et qui ne sait pas toujours se déplacer", commente la porte-parole d'Eneo.