La commission REGI appelle à un engagement politique fort en faveur de l’égalité homme-femme

Des études préliminaires indiquent que la crise sanitaire a eu une incidence disproportionnée sur les femmes et les filles, en particulier sur les membres des groupes marginalisés. [Alliance Images/Shutterstock]

Si la pandémie de Covid-10 a exacerbé les inégalités dans le monde, les femmes ont été particulièrement touchées au sein de l’UE. Selon la commission du développement régional (REGI), la politique de cohésion est la clé pour l’égalité des genres.

Violence conjugale, charge professionnelle, accès à la formation et au marché de l’emploi : la pandémie de Covid-19 a entrainé de nombreuses répercussions néfastes sur l’économie et la société. Des études préliminaires indiquent que la crise sanitaire a eu une incidence disproportionnée sur les femmes et les filles, en particulier sur les membres des groupes marginalisés.

Au niveau politique, le problème semble toutefois avoir été mis de côté, a averti la commission REGI du Parlement européen. En ce qui concerne les évolutions futures, plusieurs défis supplémentaires sont à relever. Parmi ceux-ci, le principal concerne le risque de dévalorisation supplémentaire de l’égalité entre les hommes et les femmes dans le débat public et les agendas politiques au niveau de l’Union et au niveau national dans le domaine de la politique de cohésion post-2020, révèle le projet de rapport sur la dimension du genre dans la politique de cohésion que la commission a adopté mardi (22 avril).

La parité homme-femme est non seulement une valeur fondamentale inscrite dans les Traités de l’Union, mais elle contribue également de manière considérable à la croissance économique et au développement territorial, met en lumière la rapporteuse Monika Vana.

Dans le cadre de la relance post-pandémie, la promotion de l’égalité des genres est donc essentielle « afin de réduire les disparités économiques et sociales régionales et pour assurer le développement durable des régions à long terme ». C’est là que la politique de cohésion, l’instrument central de l’UE pour le développement régional, entre en scène.

Charles Michel souhaite lier davantage les régions aux plans de relance nationaux

Le président du Conseil européen Charles Michel souhaite lier davantage les régions aux plans de relance nationaux actuels. Telle est la conclusion de son entretien avec le Comité des Régions (CdR) mercredi (17 mars). Un article d’Euractiv Allemagne.

Depuis le début de la crise, les femmes travaillant dans le secteur médical sont soumises à des charges professionnelles et privées particulièrement lourdes. Dans ce contexte, la politique de cohésion joue un rôle crucial afin de permettre les investissements dans les services et d’améliorer les conditions de travail, écrit Mme Vana.

Il en va de même pour l’accès à la formation : « La politique de cohésion doit soutenir l’égalité d’accès à la formation pour les femmes afin de combler le fossé numérique entre les genres et de soutenir les transitions verte et numérique. »

Toutefois, « malgré les succès considérables obtenus grâce à cette approche dans certains aspects de la politique de cohésion et les efforts substantiels déployés pour améliorer la prise en compte de la dimension de genre, cette approche est encore loin de réaliser tout son potentiel dans d’autres domaines ».

« L’un des principaux défis à relever pour améliorer encore les aspects de l’égalité entre hommes et femmes recensés dans ce rapport est l’absence d’engagement politique fort en faveur de l’égalité des genres et une perception insuffisante de son importance pour l’ensemble de la population. » L’égalité des chances profite à l’ensemble de l’économie.

Il s’agit pourtant d’un point qui a été petit à petit délaissé au fil de la lutte contre le nouveau coronavirus. De ce fait, « le cadre du fonds de l’Union européenne pour la relance se concentre principalement sur des mesures de soutien économique en faveur des secteurs à forte proportion d’emploi masculin, alors que de nombreux secteurs profondément touchés par la crise de la COVID-19 se caractérisent par une proportion d’emploi féminin élevée. »

En outre, peu importe la crise, l’UE, les États membres et les régions manquent de stratégies contraignantes pour garantir la parité dans la pratique.

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La commission REGI appelle donc « à un engagement politique fort en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes au niveau de l’Union et au niveau national afin de renforcer l’attention accordée par les acteurs nationaux et locaux à l’égalité entre les genres, tant du point de vue des droits de l’homme qu’à titre de facteur essentiel du développement socioéconomique ».

Concrètement, les eurodéputés estiment « que la législation de l’Union devrait être rédigée de manière claire et explicite et posséder un caractère contraignant en ce qui concerne l’égalité entre les hommes et les femmes ».

Dans le cadre de la politique de cohésion, l’organe « demande que des exigences obligatoires concernant les objectifs d’égalité entre hommes et femmes soient introduites dans tous les programmes opérationnels post-2020, avec des mesures spécifiques et interdisciplinaires à transposer dans toutes les activités ».

Le Parlement européen « est fermement convaincu que l’égalité entre les hommes et les femmes reste principalement abordée de manière générale et limitée aux domaines stratégiques du Fonds social européen (FSE), ainsi qu’à la phase d’analyse du contexte et de programmation, alors qu’une attention accrue aux phases de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation est nécessaire ».

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