Cheveux teintés blonds nourris à la kératine et aux extraits de caviar. Visage radieux, tout juste massé par un soin aux extraits de feuilles d’or. Jambes affûtées, croisées de trois quarts, hissées sur des escarpins Louboutin, sertis d’une lanière brillante jetant des éclats sur ses quelques bijoux. Atours venant parfaire son allure de reine des réseaux sociaux. Il serait aisé de s’arrêter là, en rencontrant Magali Berdah, la fondatrice de Shauna Events, agence numéro 1 d’influenceurs en France. Une femme qui incarne le milieu décrié de la télé-réalité et affiche sa vie en photos retouchées sur les réseaux sociaux.
Elle s’inquiète pour son ventre, le voit-on trop ? Elle rit d’elle-même, on voit ses dents. Si blanches. Elle bat des cils, parle vite, tente d’ignorer son téléphone, et commence ses phrases par « je ne vais pas vous mentir ». Si son nom n’évoque rien à certains, pour d’autres, elle est désormais l’évidence dans son domaine. Influente en ligne, cotée dans la réalité, Magali Berdah est l’une de ces femmes d’affaires dont le parcours a été sélectionné en septembre 2021, dans le classement annuel du magazine Forbes des 40 femmes « remarquables, talentueuses et inspirantes » qui ont marqué l’année et « brisé le plafond de verre ». Elle a même attiré l’attention du gouvernement.
De passage sur la Côte d’Azur pour le tournage d’une émission de télé-réalité à laquelle elle participe en tant que maîtresse de cérémonie, « Les Princes et les Princesses de l’amour, saison 9 » (diffusée sur W9), elle reçoit Le Monde sur la terrasse de l’hôtel où la loge la production, le somptueux Mas Bellevue, route de Tahiti, à Saint-Tropez. Dans son impeccable et court ensemble Elisabetta Franchi, Magali Berdah est installée seulement du bout des fesses sur un canapé d’extérieur. Ses faux ongles laqués d’un rouge brillant pianotent sur son téléphone pendant l’entretien : « Je dois être la seule en France à gérer une entreprise sans ordinateur. » Magali Berdah peut compter sur de nombreux assistants et associés. Il n’empêche. « Je gère ce tournage, ma boîte, mes 200 influs [influenceurs], ma vie, et environ 400 messages par jour, notes vocales WhatsApp de quarante-cinq minutes comprises. »
Dégoût du « politiquement correct »
Il faut ajouter à cette liste le job d’avocate du monde de la télé-réalité. « En France, on met trop d’étiquettes. Tu fais de la télé-réalité, t’es un con. Tu fais de la politique, t’es intelligent. Tu passes sur telle chaîne, t’es mieux qu’un autre. Tu fais du cinéma, t’es plus intelligent que ceux qui passent sur le petit écran. » Pour un peu, il s’agirait d’une lutte des classes moderne, la télé-réalité et les réseaux sociaux dénigrés par « des gens » pour qui tout ceci est « trop sale, trop bas, pas sérieux ».
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