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Les Européens réticents à une opposition frontale avec Pékin

L’Union européenne, comme les pays asiatiques, reste écartelée entre la crainte de l’expansionnisme de la Chine et l’attrait de son marché.

Par  (Pékin, correspondant)

Publié le 10 juin 2021 à 15h00, modifié le 11 juin 2021 à 10h11

Temps de Lecture 5 min.

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Rencontre entre le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, ses homologues de l’Asean, le7 juin à Chongqing

On espérait un dialogue. Ce ne fut qu’une succession de monologues chinois. Organisé simultanément à Chongqing et à Rome le mardi 8 juin, le cinquième « séminaire Chine-Europe sur les droits humains » a fait un flop. Aucun officiel européen n’y a participé. Prévu pour se tenir cette année en Italie, ce rendez-vous, pour lequel les Chinois consacrent des moyens considérables, s’est tenu en duplex avec Rome. Pourtant, aucun membre du gouvernement Draghi n’y a fait la moindre apparition. Même le consul italien à Chongqing n’a pas daigné y faire un saut.

Tout juste a-t-on eu droit à quelques élus locaux de la Péninsule, venus dire que la Chine était un pays formidable et qu’elle le serait encore davantage si elle autorisait les Chinois à faire à nouveau leurs emplettes à Rome et Milan. Il est vrai que, de leur côté, les Chinois n’avaient pas fait le moindre effort. Le thème retenu pour la rencontre le prouve : le Covid-19 et la garantie du droit à la vie et à la santé. Les uns après les autres, les Chinois ont expliqué que, grâce à Xi Jinping, la Chine avait sauvé d’innombrables vies durant l’épidémie. Et comme la vie est le premier des droits de l’homme, la Chine respecte donc ceux-ci. CQFD. On l’a compris : ni le Xinjiang ni Hongkong n’étaient à l’ordre du jour.

« Il faut parler avec la Chine »

Depuis le 22 mars et l’annonce par Pékin de sanctions contre des responsables politiques européens, l’Union ne sait quelle attitude adopter face à la Chine. « Les conditions politiques d’un dialogue de ce type ne sont pas réunies », expliquent les Européens pour justifier leur absence au séminaire. Mais, ajoutent-ils aussitôt, « il faut parler avec la Chine ». Juste avant la visite de Joe Biden au G7, Charles Michel, le président du Conseil européen, a une nouvelle fois défendu l’accord sur les investissements conclu fin décembre 2020, même si celui-ci semble mort-né.

L’Union européenne n’entend pas se laisser entraîner par Washington dans une opposition frontale avec Pékin. D’ailleurs, les contacts sont loin d’être rompus entre les Etats membres et la Chine. Les ministres des affaires étrangères de la Hongrie, de la Pologne et de l’Irlande se sont récemment rendus en Chine. Des responsables italiens et espagnols pourraient suivre.

Surtout, l’idée d’une visite d’adieu d’Angela Merkel – possiblement accompagnée d’Emmanuel Macron – cet été n’est pas complètement abandonnée. « Ne sous-estimons pas le charme de la Chine », prévient un diplomate occidental. « N’oubliez pas qu’il se vend 3 millions de voitures par an en Allemagne mais qu’à lui seul, Volkswagen en vend 3,5 millions en Chine », décrypte un autre. Même mal aimée, la Chine est incontournable.

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