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A Dubaï, des migrants ont travaillé sous 42 °C pour que les bâtiments de la COP28 soient prêts à temps

Selon une enquête de l’ONG britannique FairSquare, l’interdiction du travail aux heures les plus chaudes n’a pas été respectée, à quelques mois de l’ouverture du sommet pour lutter contre le dérèglement climatique.

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Publié le 27 octobre 2023 à 08h00, modifié le 27 octobre 2023 à 10h09

Temps de Lecture 3 min.

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Des ouvriers nettoient une zone à Dubaï, aux Emirats arabes unis, le 3 octobre 2021.

Travailler sous 42 °C et un soleil écrasant, pour que les Etats du monde se réunissent au plus grand sommet annuel concernant la lutte contre le réchauffement climatique. Une enquête de l’ONG britannique FairSquare, publiée le 20 octobre, révèle que des ouvriers migrants, originaires d’Afrique et d’Asie du Sud, auraient travaillé début septembre à la rénovation des bâtiments de l’Expo City sous la chaleur.

Ce sont ces locaux qui accueilleront les chefs d’Etat, les représentants et les médias lors de la COP28 du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Emirats arabes unis, première Conférence des parties à consacrer toute une journée à l’impact du changement climatique sur la santé. « Ils devraient commencer par s’occuper de cette question localement, là où des ouvriers migrants préparent les bâtiments de l’Expo City sous des températures qui font faire des malaises aux touristes », déclare James Lynch, fondateur et codirecteur de l’ONG.

Selon les témoignages recueillis par les chercheurs, ainsi que les preuves visuelles qui ont été consultées par Le Monde, des ouvriers, dont le nombre est évalué entre 20 et 30, travaillaient, portaient des charges lourdes dans des chaleurs extrêmes et à un haut niveau d’humidité à des heures où le travail n’est pas légal aux Emirats.

Le travail en extérieur est interdit, depuis une résolution ministérielle adoptée en 2022, de 12 h 30 à 15 heures du 15 juin au 15 septembre, tant les chaleurs peuvent se montrer extrêmes durant l’été. Les éléments avancés par FairSquare montrent que cette règle aurait été violée, en dépit des risques réels pour la santé des travailleurs.

« On doit finir »

« Les risques du travail sous des chaleurs extrêmes peuvent être de court terme ou de long terme, explique Barrak Alahmad, chercheur au département de la santé environnementale à l’université Harvard (Etats-Unis), qui a notamment étudié les effets de l’environnement sur la santé des ouvriers migrants au Koweït. Il y a évidemment les risques d’insuffisance cardiaque, de crise cardiaque, les coups de chaleur potentiellement mortels, mais aussi des problèmes rénaux, avec des ouvriers qui finissent sous dialyse après quelques années. »

Le chercheur souligne également les risques d’accidents du travail, qu’il juge « moins considérés », alors que, sous la pression de la température, les facultés mentales peuvent être altérées, ce qui peut mener à de graves accidents. « Quand on dépasse 40 degrés, le risque d’avoir un accident du travail grave augmente de 20 % comparé à la température estivale moyenne, qui est de 27 degrés. » Critique de la politique du mid-day ban, Barrak Alahmad précise : « Qui a dit qu’un corps ne pouvait pas souffrir de la chaleur à 10 heures du matin ? Ce type de politique n’est aucunement basé sur la science, qui ne raisonne pas en matière d’horaires. » Dans la région du Golfe, la température peut dépasser 40 degrés entre cent et cent cinquante jours par an.

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