Organix : une plate-forme digitale pour valoriser les biodéchets

Les déchets issus de l’industrie agroalimentaire peuvent constituer de formidables réserves d’énergie… à condition de savoir les traiter ! C’est l’objet d’Organix, une place de marché numérique qui met en relation producteurs et transformateurs.

Organix : une plate-forme digitale pour valoriser les biodéchets

Contenu en partenariat avec SUEZ

Place de marché digitale lancée en 2017, Organix a pour vocation de mettre facilement en relation d'une part des professionnels désirant se séparer de leurs déchets organiques, et d'autre part des unités de méthanisation où des biodéchets sont, justement, transformés en énergie. Sur le site, les producteurs de déchets (industries agroalimentaires, acteurs de la grande distribution, coopératives agricoles...) proposent des lots et les acheteurs intéressés participent à un système d'enchères pour les remporter. La plate-forme a permis la valorisation de 64 000 tonnes de matières organiques en 2019.

Des biodéchets de toute nature

150 tonnes de fibres de pruneaux, 900 tonnes de bottes de pailles broyées ou encore 100 tonnes de diverses matières (chocolat, farine, sucre, amidon...) Les lots présentés sont de nature très variée. Le producteur de boissons Orangina Suntory propose pour sa part notamment des sirops jugés non-conformes aux cahiers des charges de l'entreprise ou « du sucre cristal issu des opérations de maintenance de silos de stockage », précise Laetitia Lorriaux, ingénieure santé sécurité environnement chez Orangina Suntory France. De leurs côtés, les distributeurs vont chercher à se séparer de leurs invendus, souvent sous la forme de « soupes organiques ». Autant de biodéchets pour lesquels ces entreprises doivent trouver des débouchés pour être en conformité avec la loi. Leur tri et leur valorisation sont en effet obligatoires dès lors qu'une organisation professionnelle en produit plus de 10 tonnes par an (le seuil sera ramené à 5 tonnes à compter de 2023).

Avant que le système d'enchères ne soit enclenché, un travail d'estimation de la valeur du biodéchet est réalisé. « Elle peut être positive ou négative et va être déterminée en fonction de son pouvoir méthanogène, donc de sa capacité à délivrer de l'énergie », explique Anne-Valérie Goulard, directeur général de Suez Organique. Des matières organiques ayant un important potentiel pour la production énergétique ont donc un prix d'achat positif. C'est le cas par exemple des tourteaux de soja ou des graisses. A contrario, certains biodéchets ont un faible pouvoir méthanogène (les soupes organiques par exemple) et donc un intérêt bien moindre pour les unités de méthanisation. En conséquence, c'est le producteur de ces déchets qui va lui-même devoir payer pour qu'ils soient évacués et traités.

Un projet d'économie circulaire

En facilitant les échanges entre producteurs et transformateurs de biodéchets, la plate-forme « contribue à la production d'énergie verte et au recyclage du carbone, et limite les gaz à effets de serre », souligne Anne-Valérie Goulard. Le passage des déchets organiques dans les méthaniseurs permet en effet d'obtenir du biogaz et, pour certains d'entre eux, de l'électricité et de la chaleur. Pour Laetitia Lorriaux, Organix favorise ainsi le développement « de nouvelles filières de traitement et de recyclage des matières non consommables dans une logique d'économie circulaire ».

Autre atout : le réseau de 170 unités de méthanisation inscrites sur Organix « propose aux producteurs des solutions de valorisation à proximité de leur site, ajoute Anne-Valérie Goulard. Cela limite les transports sur route de ces déchets pondéreux », et renforce le caractère durable de la filière.

Initiatives environnement