Monaco-Matin

Croisières à Cannes : une reprise à petite vitesse

Les paquebots, de nouveau au mouillage dans la baie depuis mi-juillet, ont réduit la voilure : moins de passagers et seulement une trentaine de dates à l’agenda 2021 du vieux port.

- MARIANNE LE MONZE mlemonze@nicematin.fr

Les impression­nants navires de croisière ont remis le cap sur Cannes, après plus d’un an et demi d’absence. La France a donné le feu vert au redémarrag­e de l’activité qui, pour l’instant, ne reprend pas sa vitesse… de croisière. Elle reste axée sur une clientèle française et européenne exclusivem­ent. À l’instar de la goélette cinq mâts « Club Med 2 » : le premier navire à jeter de nouveau l’ancre dans la baie avait embarqué une majorité de clients français et belges.

Seulement  à  % des passagers

La reprise, qui a eu lieu le 11 juillet, se fait sans la clientèle américaine et asiatique, pourtant friande de ce genre de séjours nautiques sur la Riviera.

Seules huit compagnies, sur la vingtaine présente en année normale, ont prévu de faire escale à Cannes. Et avec une jauge bien en deçà des normes, également en raison des conditions sanitaires imposées (lire ci-contre) : « Entre 50 et 70 %. Le Club Med 2 peut embarquer 439 passagers maximum. Il en avait 129 à son bord », détaille Eric Barrat, directeur du vieux port de Cannes, géré par la chambre de commerce et d’industrie des Alpes-Maritimes. Même chose pour les navires Mein Schiff 2 et 4, de la société TUI Cruises, qui sont passés respective­ment les 20 et 17 juillet, avec 800 passagers principale­ment d’origine allemande, pour une capacité d’un peu plus de 1 800 pour le premier, et d’environ 2 500 pour le second.

« Le principal est de reprendre », note Eric Barrat qui a, pour l’instant, inscrit une trentaine d’escales à son tableau de bord entre juillet et novembre. « Une année normale en compte 150. Mais ça peut encore fluctuer d’ici à décembre. » L’évolution de la pandémie dans les prochaines semaines y sera pour beaucoup.

 millions d’euros à la cité des festivals

« Les commerces, les taxis, les profession­nels du tourisme en général, ont ressenti l’absence des croisières en 2020, année totalement blanche pour l’activité », affirme le directeur, qui détaille l’empreinte économique des croisières à Cannes : « L’activité en 2019 a généré

La goélette à cinq mâts « Club Med  » a été le premier des navires de croisières à faire une réappariti­on dans la baie de Cannes depuis le  juillet. Elle est de nouveau attendue le  août.

70 millions d’euros. Un calcul réalisé, notamment, à partir des déclaratio­ns de deux tiers des passagers, qui annoncent vouloir revenir pour un plus long séjour à Cannes. Nous avons extrapolé sur un tiers des déclarants seulement venant passer un jour à Cannes (et non quatre selon les statistiqu­es du Comité régional du tourisme). C’est comme ça que nous arrivons à ce montant des dépenses réalisées à Cannes. »

Un équilibre à trouver

Il évoque aussi le panier moyen du passager à l’escale (1 journée) : 34 euros, et du passager en tête de ligne (qui embarque pour sa croisière ou en débarque à Cannes) : 134 euros.

« D’où l’intérêt de développer la croisière tête de ligne, tout en sachant qu’à Cannes aucun bateau de croisière ne s’amarre à quai. Ils sont tous au mouillage dans la baie », souligne Eric Barrat, qui insiste cependant sur l’importance de l’équilibre, privilégié par la ville de Cannes, entre le développem­ent des croisières, « une activité indispensa­ble », et l’assimilati­on de l’activité dans l’écosystème cannois. Une préoccupat­ion qui ne sera pas d’actualité cette année.

Le terminal des croisiéris­tes, zone de haute sécurité à Cannes, est pour l’instant vide de passagers. Le prochain navire attendu sera le « Mein Schiff  », le  août.

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