Ce n’est pas la première frappe israélienne en Syrie contre des intérêts iraniens, notamment contre des groupes financés, armés et entraînés par l’Iran.
Ces attaques sont devenues encore plus fréquentes depuis le début de la guerre à Gaza, en réponse aux attaques transfrontalières dans le nord d’Israël menée par le Hezbollah et d’autres groupes soutenus par l’Iran au Liban et en Syrie.
Qui sont les Gardiens de la révolution ?
Les Gardiens de la révolution confirment que le général de brigade Mohammad Reza Zahedi (63 ans) et son adjoint le général Mohammad Hadi Haji Rahimi, font partie des victimes. Ils se trouvaient en Syrie en qualité de conseillers militaires, selon l’Iran.
Le premier est connu comme haut dirigeant du la Force Qods et pour avoir servi comme commandant en Liban et en Syrie entre 2008 et 2016. C’est sans doute un des plus haut gradés iraniens à jamais avoir été tué par une frappe israélienne.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni, fait même état d’un bilan de 14 morts, il y a "huit Iraniens, cinq Syriens et un Libanais, tous des combattants, aucun civil". L’ONG précise que le général Zahedi était le "commandant de la force Qods pour la Syrie, le Liban et la Palestine", un très haut responsable régional donc.
Le Corps des Gardiens de la révolution est l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, créée par l’ayatollah Khomeiny. Avec ses 190.000 hommes, c’est une force militaire en concurrence avec l’armée régulière, dotée des meilleurs équipements et du meilleur financement.
Sa mission est de défendre les acquis de la Révolution islamique. Autofinancés, les Gardiens constituent aussi un empire commercial et politique qui contrôle des pans entiers de l’économie iranienne : plus d’un tiers du PIB, dans tous les secteurs, du pétrole aux transports ou aux télécoms. Leur emprise sur la société iranienne passe aussi par une économie noire et le clientélisme.
Les Gardiens de la révolution sont aussi actifs à l’étranger. Depuis la guerre contre l’Irak où ils ont acquis leurs lettres de noblesse, jusqu’aux activités comme des assassinats politiques, des attentats, des prises d’otages dans divers pays et bien sûr le soutien à des milices armées à l’étranger.
Les raids israéliens se multiplient
De nombreux responsables militaires iraniens ont déjà été visés par des frappes israéliennes en Syrie. Le raid de lundi est le cinquième en Syrie en huit jours. Une quarantaine de personnes ont ainsi été tuées dans plusieurs bombardements vendredi dernier. Là, c’était le Hezbollah qui était ciblé.
Fin décembre, le général de brigade Razi Moussavi, un autre important commandant de la Force Qods, a été tué dans un tir de missile au sud de Damas. Depuis le début de la guerre civile en 2011, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie contre des positions du pouvoir, des groupes pro iraniens, comme le Hezbollah libanais, et des cibles militaires iraniennes, déchaînant les menaces de représailles iraniennes.
Les frappes se sont intensifiées depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, un allié du Hezbollah et de l’Iran, bien que sunnite. La guerre a été déclenchée par une attaque surprise du Hamas islamiste contre le territoire israélien le 7 octobre. Des frappes israéliennes visent dans le même temps des responsables du Hezbollah au Liban, d’où la formation chiite pro iranienne mène des attaques contre Israël.