Evénements Classic 21

Les Stones au Stade Roi Baudouin avec Classic 21 : les photos et nos impressions !

© Benoit Bouchez

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Par Dominique Ragheb

Soixante ans après leur premier concert donné au Marquee Club de Londres le 12 juillet 1962, les Rolling Stones célébraient ce lundi soir leurs noces de diamant au Stade Roi Baudouin.

Ce sont d’abord les Islandais de Kaleo qui ont, sous un soleil de plomb, brisé la glace avec leur blues rock redoutable déjà bien rodé sur quelques dates de la tournée précédente " No Filter ". Réunissant toutes les générations y compris de très jeunes adultes, le public présent s’était donné rendez-vous pour bien plus qu’un concert. Être ce 11 juillet devant la scène de ce Sixty tour, c’était voir en chair et en os des icônes de la pop culture et se dire, sans plonger dans un univers de science-fiction, que leur prochain show sera sans doute virtuel et orchestré par des hologrammes.

Ce soir, le public était venu pour feuilleter, en quelque sorte, un livre d’histoire, un conte moderne fait de design, de riffs et de rock’n’roll attitudes. Après un hommage en vidéo au regretté Charlie Watts, le rendez-vous avec l’histoire fut bien là ; avec comme premier titre " Street fighting man " ; morceau composé pendant les révoltes du printemps 68 et dont le riff de guitare fut inspiré directement par les sirènes tonitruantes des voitures de flics. Dès son entrée, Mick Jagger est éblouissant, d’humeur juvénile et en authentique maître de cérémonie enchaîne avec une parfaite maîtrise vocale les hits. " 19th nervous breakdown ", " Tumbling dice " " Bitch " et " Out of time ", sur un tempo légèrement ralenti, se suivent dans une dynamique sans faille. Loin des tournées grand barnum comme sur " Bridges to Babylon " avec son pont métallique enjambant la foule ou sur Voodoo lounge tour et son gigantesque serpent d’acier crachant du feu, le show se décline sur la retenue d’effets. Seul semble compter le jeu des musiciens sur scène et c’est tant mieux !

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Le traitement des titres, l’exécution et la complicité entre les membres du groupe s’ajuste tellement bien qu’en définitive, dans une petite salle ou dans un stade, le concert aurait autant de tenue. Arrive le moment du morceau sollicité par le vote du public, le choix se fixe sur " Beast of Burden " qui s’épilogue sur un duo de guitares flamboyant entre Keith Richards et Ron Wood qui, ce lundi soir, a par moments presque un peu éclipsé Keith par sa virtuosité. C’est un Ron Wood en grande forme que le public a vu s’amusant comme un gamin à libérer quelques solo notamment sur " You can’t always get what you want " ou sur un très épique " Midnight Rambler" de douze minutes. C’est d’ailleurs sur ce classique de l’album Let it bleed que Mick Jagger a pu déployer au maximum ses talents d’harmoniciste.

Si le show fut très rock dans son essence, l’aspect plus pop n’avait cependant pas été banni. Après 2 titres en lead vocal par Keith Richards, parenthèse habituelle des concerts des Stones, c’est le côté plus groovy qui fut célébré par une version extended du très disco " Miss you ". Bénéficiant du jeu du bassiste Darryl Jones amenant le tube sur des territoires fiévreusement funky, Mick Jagger semblait, sur ce tube de 1978, toujours aussi à l’aise tant dans les voix haut perchées que dans la mécanique des corps, en bondissant moins qu’autrefois mais parvenant toutefois à transmettre une énergie incroyable juste par sa gestuelle, une chorégraphie des mains dont lui seul a le secret. Après un " Start me up " dont l’attaque fut un peu expédiée et un " Gimme shelter " sur fond d’images d’un monde en agonie, ce fut le moment d’un premier au revoir sur le final d’un "Jumping jack flash" boosté par Sasha Allen, une choriste digne héritière d’une tradition de puissance à la Tina Turner. Comme l’a rappelé Mick Jagger lors de l’une de ses nombreuses interventions en français durant lesquelles il n’a pas hésité à évoquer notre gastronomie nationale ; les Rolling Stones se produisaient - et toujours avec le même plaisir - pour la quatorzième fois chez nous. Enfin, pour baisser le rideau sur cette magistrale dernière date belge, le show s’est refermé sur les rythmes diaboliques d’un " Sympathy for the devil " illuminé par le clavier de Chuck Leavell suivi par l’un des riffs de guitare les plus célèbres de l’histoire du rock, celui crée au sortir du lit par Keith Richards, celui de "(I can’t get no) Satisfaction". Et quand on dit un des plus célèbres, c’est très probablement le plus célèbre. Preuve en est : à la sortie du stade, le public qui, aux vu des mines réjouies semblait plus que satisfait par ce concert d’anthologie, fredonnait non pas un air vocal mais bien le riff de guitare du plus grand succès des Rolling Stones.

Le concert de Kaelo : nos photos

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Visionnez dès maintenant le film Olé, Olé, Olé, A Trip Across Latin America des Rolling Stones sur Auvio, réalisé par Paul Dugdale qui suit le groupe lors de sa tournée dans 10 villes d’Amérique latine. Un spectacle qui a attiré pas moins d’un million de Cubains !

Rappelons également que Walter De Paduwa revenait récemment sur 20 faits marquants de la carrière des Rolling Stones dans une superbe série à réécouter ici.

Vingt moments-clés de l’histoire des Stones, 1/20

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Quelques auditeurs chanceux de Classic 21 s'étaient quant à eux rendus au concert à bord de notre "Rolling Stoned Bus". Voici quelques images de leur expérience :

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Notre chroniqueur Laurent Rieppi est quant à lu irevenu sur l'aspect "historique" de ce concert :

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