Journal du Rock

Roger Waters se dit menacé

Roger Waters

© Kevin Winter/Getty Images

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Par Marie-Amélie Mastin

On prend des nouvelles de Roger Waters, qui se pense sur une " liste de mise à mort des ennemis de l’Ukraine ".

Dans une nouvelle interview avec le magazine Rolling Stone ce 4 octobre, l’ancien frontman et cofondateur de Pink Floyd a déclaré que, "en tant que contribuable aux États-Unis", l’Amérique est "au moins dix fois pire que n’importe quel autre pays ", ajoutant que "nous tuons plus de gens. Nous interférons dans plus d’élections populaires. Nous, l’empire américain, faisons toute cette merde."

Lorsqu’on lui laisse sous-entendre que le peuple ukrainien pourrait être en désaccord avec sa position, en particulier après des mois de rapports détaillant les crimes de guerre présumés commis par la Russie, Waters a répondu : "Vous avez vu [ces rapports] sur ce que je viens de vous décrire comme de la propagande occidentale. C’est exactement l’autre face de la propagande russe ; les Russes ont interféré dans nos élections ; les Russes l’ont fait. Ce sont des mensonges, des mensonges, des mensonges."

Le musicien a alors ajouté qu’il figurait sur "une liste de tueurs soutenue par le gouvernement ukrainien", après que l’intervieweur a cité des témoignages crédibles de journalistes américains et ukrainiens au sujet des "atrocités" russes qui ont été dénoncées.

"Je suis sur la liste, et ils ont tué des gens récemment… Mais quand ils vous tuent, ils écrivent "liquidé" sur votre photo. Eh bien, je suis sur une de ces putains de photos", a dit Waters.

Roger Waters semble faire référence à une liste qui, comme le rapporte Rolling Stone, a été créée par une organisation ukrainienne d’extrême droite. Le site a été condamné par la communauté internationale, bien que le gouvernement ukrainien ne l’ait pas retiré.

"Et quand je lis des choses que j’ai dites ou faites et dont on parle dans des blogs qui me critiquent, je cherche toujours la source. Et c’est incroyable de voir le nombre de fois où ça vient de "da, da, da.ukraine.org" ", dit-il.

Plus loin dans l’interview, Roger Waters parle du pays en citant "l’Ukraine" plutôt que simplement "Ukraine" – une tournure de phrase problématique et dépassée. Il sous-entend essentiellement qu’il s’agit d’un territoire plutôt que d’un pays indépendant reconnu, bien qu’il ait insisté sur le fait que le terme n’était pas un argument politique intentionnel de sa part.

"Ces personnes [en Ukraine] ne devraient pas mourir", a-t-il conclu. "Et la Russie n’aurait pas dû être encouragée à envahir l’Ukraine après avoir essayé pendant 20 ans de l’éviter en suggérant des mesures diplomatiques aux gouvernements occidentaux."

Dans une lettre ouverte début septembre, le musicien britannique avait écrit que l’Occident devrait arrêter de fournir des armes à l’Ukraine et accusé le président ukrainien Volodymyr Zelensky d’avoir toléré un "nationalisme extrême" avant de l’enjoindre à mettre un terme à "cette guerre meurtrière".

Il a aussi écrit une nouvelle lettre ouverte au président russe, cette fois, en soulignant qu’il avait été incité à écrire à Vladimir Poutine après avoir vu des commentaires sur sa lettre ouverte à l’épouse de Volodymyr Zelensky, ses fans se demandant pourquoi il n’avait abordé qu’un côté du conflit.

En s’adressant directement à Poutine, Waters commence par lui poser cette question : "Aimeriez-vous voir la fin de cette guerre ? Si vous répondiez "Oui, s’il vous plaît", cela faciliterait immédiatement les choses. Si vous disiez : "La Fédération de Russie n’a pas d’autre intérêt territorial que la sécurité des populations russophones de Crimée, de Donetsk et de Lubansk [sic]. Cela aiderait aussi." Lire la suite.

Depuis, la ville de Cracovie en Pologne a déclaré mercredi Roger Waters, co-fondateur du groupe de rock Pink Floyd, "persona non grata" pour ses prises de position jugées complaisantes sur la guerre en Ukraine et après l’annulation de ses concerts pour cette même raison.

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