Le groupe était hier (samedi 8 juin) en concert sur la scène de Werchter Boutique. Voici les impressions de Jean-Paul Smismans.
Après les Mamas et les Papas, les “Papys” et les “Mamys” font de la résistance!
Il y a quelques mois , Nick Mason, batteur de Pink Floyd, confiait à Classic 21 que, en ce qui concerne la longévité éventuelle d’un groupe rock, il n’y avait que deux modèles: d’une part les Rolling Stones avec un line-up quasi inchangé et une seule et même direction musicale depuis le début, d’autre part Fleetwood Mac avec ses changements de personnel risqués et ses changements de direction(s) musicale(s) tout aussi risqués.
Fleetwood Mac a effectivement prouvé qu’il était aussi possible d’avoir plusieurs carrières musicales en une seule, avec, il faut bien l’avouer, des succès divers… Mais avec la sortie du coffret (triple CD) “Fleetwood Mac 50 Years : Don’t Stop”, le groupe, qui y compile 50 morceaux célébrant 50 ans d’existence, prouve, en y incluant de la musique de chaque album studio, qu’il n’a pas à rougir de son travail…
Il ne restait plus qu’à prouver live qu’il valait encore la peine de se déplacer pour profiter de leur prestation scénique. C’est chose faite: la fête était belle et le plaisir partagé.
Bien sûr certaines périodes, plus “successful” que d’autres, sont mises en évidence, comme celle des albums “Fleetwood Mac”(75), “Tusk” (79) et, entre les deux, l’album “Rumours” (77) qui reste l’album préféré des fans de la deuxième heure, ceux de la période californienne du groupe. “Rumours”, qui était déjà le 11è LP du groupe, un des albums les plus vendus au monde (40 millions d’exemplaires), avait cartonné grâce à des singles tels que “Go Your Own Way”, “Dreams”, “Don’t Stop” ou encore “You Make Loving Fun”, tous interprétés ce samedi soir.
Mais il faut avouer que la machine tourne et n’a peut-être pas fini de tourner, même si on sent que Christine McVie ne monte plus aussi haut qu’avant (mais elle assure toujours aux claviers) et que leur âge avancé risque de bientôt poser problème (Christine MacVie (75), Stevie Nicks (71), John MacVie (73), Mick Fleetwood (71)) . Tout est fait en tout cas de manière on-ne-peut-plus professionnelle pour que les fans resortent satisfaits: des musiciens (nombreux) au top (11 sur scène), un répertoire à toute épreuve et une forte dose de nostalgie du côté du public qui revoit ses idoles, dont certains sex-symboles dont l’image reste à jamais fixée dans nos mémoires.
Les deux “gamins” de la nouvelle mouture de Fleetwood Mac sont Neil Finn (61 ans, frère de Tim Finn et ex-Split Enz et Crowded House) et Mike Campbell (69 ans, ex-bras droit et guitariste de Tom Petty & The Heartbreakers). Tous deux ont trouvé leur place dans le groupe; en fait celle de Lindsey Buckingham (“viré” l’année dernière). Mike Campbell est celui qui attire tous les regards et fait revivre les succès de l’époque Peter Green grâce à sa maestria à la guitare: “Black Magic Woman” et “Oh Well” ont été merveilleusement interprétés, par le duo Campbell (guitare) et Stevie Nicks (vocaux) pour “Black Magic Woman” et par Mike Campbell en solo pour “Oh Well”.
Si Campbell est vraiment le centre visuel du groupe, le leader reste incontestablement Mick Fleetwood qui s’était réservé en compagnie de son percussionniste japonais Taku Hirano une séance qui a mis le feu à la plaine de Werchter. Quel showman, quand il va le “défier”! Mais même quand il reste derrière sa batterie il reste un fabuleux “entertainer”! John MacVie est, quant à lui, efficace mais extrêmement discret.
Hormis les moments forts çàd à chaque gros hit, il y a eu aussi de grands moments d’émotion tel que celui qui mit Neil Finn à l’honneur en lui laissant interpréter son “Don’t Dream It’s Over” en compagnie de Stevie Nicks. Et surtout celui qui, sur fond de nombreuses images de Tom Petty et de certains membres du Fleetwood Mac actuel, rendait un hommage vibrant au fabuleux rocker disparu prématurément en interprétant son “Free Fallin’” ( paru à l’époque sur “Full Moon Fever”).
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Si le premier titre du rappel fut l’hommage à Tom Petty, la fin du concert se termina logiquement par “Don’t Stop”… et tandis que le public se dispersait, on entendait “Albatros” en fond musical.
N-B: Le claviériste Ricky Peterson n’est pas en reste non plus derrière son Hammond, ni Neale Heywood derrière sa guitare!
Ce fut réellement un beau moment partagé entre un groupe et son public, comme est venu l’expliquer Mick Fleetwood, visiblement satisfait de cette fête de retrouvailles musicales!
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Le reste de la journée en images avec les Pretenders, Triggerfinger et Snow Patrol
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Crédits photos: Benoît Bouchez.