De vives tensions au sein du groupe ont poussé les membres Neal Schon et Jonathan Cain à prendre des mesures drastiques.
Mardi dernier, les avocats des deux hommes ont introduit une plainte à la Cour Supérieure du comté de Contra Costa, en Californie. Cette dernière accuse Smith et Valory d’avoir tenté de prendre le contrôle de l’une des entités liées au groupe : Nightmare Productions, Inc.
Les deux hommes pensaient à tort qu’en contrôlant cette société liée à Journey, ils obtiendraient également le contrôle de la marque, leur offrant ainsi une retraite confortable avec des paiements de plusieurs millions de dollars.
La plainte considère le projet "non seulement malhonnête, mais également mal conçu". Elle précise que Nightmare Productions ne contrôle pas le nom "Journey" mais seulement qu’elle garantie le droit de licence "exclusif et irrévocable" à une autre entité liée au groupe : Elmo Partners. Cette dernière fût créée par Cain, Schon et l’ex-chanteur Steve Perry. Nightmare Productions avait ainsi octroyé à Elmo Partners les droits exclusifs de la marque Journey en 1985, tandis que, quand Perry a quitté le groupe en 1998, il avait signé un accord permettant à Cain et Schon de continuer à enregistrer et tourner sous le nom de "Journey."
Skip Miller, l’un des avocats des deux artistes, raconte au Rolling Stone : "Les contrats sont très clairs. Le nom Journey est contrôlé par Neal Schon et Jonathan Cain. Et pour des raisons jugées valides, ils ne veulent plus jouer ni avoir quoique ce soit à faire avec Smith et Valory. C’est leur droit. Et ils peuvent parfaitement continuer Journey tout en remplaçant leur bassiste et leur batteur."
Toujours selon la plainte, Smith et Valory avaient mis leur plan à exécution en décembre dernier, mais ce dernier n’avait commencé à prendre forme que le 31 janvier. Ce jour-là, un juriste du nom de Daniel Schacht a envoyé plusieurs mails afin d’arranger plusieurs rendez-vous entre les actionnaires et le conseil d’administration de Nightmare Productions. Ces mails demandaient d’augmenter le nombre de sièges du conseil, passant de trois à six, afin d’y inclure Smith, Valory et deux de leurs comparses. Cette restructuration devait permettre à Smith de remplacer Cain en tant que président du conseil.
Bien que ces mails envoyés par Schacht comportaient la signature de Cain, la plainte affirme que "Cain n’a ni approuvé, ni signé aucun de ces mails. Nos informations nous permettent de dire que Smith et Valory ont demandé à Schacht de les envoyer."
Néanmoins, les deux rendez-vous auraient bien eu lieu comme prévu le 13 février, conduisant Smith à remplacer Cain en tant que président du conseil d’administration et Valory remplaçant Schon en tant que secrétaire. La plainte continue en mentionnant que "désormais, Smith et Valory s’estiment en pleine possession du nom "Journey" et tout à fait capables d’obliger Cain, Schon et Nightmare Productions à leur donner une partie des revenus des tournées futures du groupe sans qu’ils n’aient besoin de les accompagner d’aucune façon."
"Ces manigances ont provoqué une nette séparation entre les membres du groupe : Smith et Valory ont placé leurs propres intérêts avant ceux de la formation, semant la discorde et mettant en péril le futur de Journey."
En tant que tel, les avocats de Schon et Cain ont envoyé une lettre à Smith et Valory mardi dernier. Celle-ci affirme "qu’ils ne sont plus considérés comme des membres du groupe et qu’ils ne peuvent plus jouer sous le nom de Journey. Toute action entreprise allant à l’encontre des droits de nos clients sera suivie de procédures légales visant à faire valoir les droits de nos clients. Cette lettre prend effet immédiatement."
Le procès vise également à réclamer "plus de 10 millions de dollars en dommages et intérêts, accompagnés d’autres dommages", ainsi qu’à procéder à un jugement sur le fond affirmant qu’Elmo Partners détient bien les droits exclusifs du nom "Journey".
Enfin, le procès vise aussi à prouver que les actions entreprises lors des meetings ayant eu lieu le 13 février sont invalides.