Belgique

A l'approche de la COP 26, quelles sont les ambitions climatiques belges ?

C’est à Glasgow, à partir du 31 octobre, que se tiendra la COP 26 sur les changements climatiques. A quels efforts de réduction des émissions de CO2 la Belgique s’engagera-t-elle ?

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Par Jean-François Noulet, avec L. Van de Berg

Demain, Bruxelles renouera avec la marche pour le climat. Plusieurs milliers de manifestants sont attendus pour attirer l’attention sur l’urgence climatique. A la fin du mois d’octobre et début novembre, c’est à Glasgow, en Ecosse, que se tiendra la COP 26, la Conférence sur les changements climatiques.

D’ici la fin du mois, les autorités belges espèrent être parvenues à un accord sur un plan de réduction des émissions de CO2. L’objectif est d’arriver à une réduction de 55% des émissions de CO2 à l’horizon 2030, par rapport à ce que ces émissions représentaient en 1990. L’Etat fédéral et chaque entité fédérée, en fonction des compétences des uns et des autres, devraient contribuer à cet effort.

Jeudi, la ministre du Climat s’inquiétait d’un manque de volonté du côté flamand d’aller plus loin dans la réduction des émissions de CO2. Du côté fédéral, les propositions pour arriver à cet objectif de -55% des émissions de CO2 sont prêtes.

Le gouvernement fédéral sait déjà ce qu’il veut faire

Le Plan fédéral belge pour poursuivre la réduction des émissions de CO2 est prêt. L’intention belge est d’augmenter les efforts. On réduirait non pas de 208 tonnes de CO2 d’ici 2030 mais de 233 millions de tonnes. Cela représente l’équivalent d’1 million de voitures qui ne rouleraient plus.

La ministre belge du Climat, Zakia Khattabi a présenté au gouvernement fédéral les axes de son plan. Pour être plus efficace, l’idée est de confier à chaque ministre fédéral des responsabilités climatiques pour ses compétences. A charge pour chaque département ministériel de prendre des décisions qui permettront de réduire les émissions de CO2. Chaque ministre devrait ainsi rendre des comptes tous les trois mois et ses résultats seraient évalués. Un rapport annuel devra aussi être rendu au Parlement

35 pistes fédérales pour parvenir à supprimer 233 millions de tonnes de C02 d’ici 2030

La fiscalité est le premier instrument envisagé par le Fédéral pour réduire les émissions de CO2. On parle ici d’une réforme de la fiscalité environnementale. On parle aussi d’un "verdissement de la mobilité". Le changement de fiscalité sur les voitures de société en est un exemple, puisqu’il conduira à une électrification de ce secteur.

L’énergie est le second domaine où le gouvernement fédéral compte agir. Celui-ci veut renforcer la présence de l’éolien offshore en mer du Nord et adapter le réseau de transport de l’énergie dans le cadre de la transition énergétique. Il est aussi question de miser sur les combustibles neutres en carbone, comme les biofuels et l’hydrogène.

Autre champ de compétence fédéral, les transports et la mobilité. Ici, c’est surtout sur le transport ferroviaire qu’on entend miser. La mobilité, c’est 30% des émissions de CO2 en Belgique. Et ce sont surtout les camions et les voitures qui en sont responsables, à plus de 90%, estime-t-on, du côté du cabinet du ministre de la Mobilité. L’idée est donc de favoriser ce qu’on appelle le "shift modal", bref, transporter par train plutôt que par camion, par exemple. L’objectif est de doubler le volume de marchandises transportées par rail en 2030. Dans ce cas, il y aurait 15.000 camions de moins chaque jour sur les routes belges. Des investissements sont prévus, comme des réaménagements de gare et des remises en état d’infrastructures ferroviaires ou des travaux pour relier des zonings industriels au rail. Le financement est, notamment, prévu dans le plan de relance européen.

Un poste important dans le plan fédéral pour réduire les émissions de CO2 a trait aux bâtiments publics. Il faut y réduire la consommation d’énergie, par exemple.

Les entreprises publiques devront être plus "vertes". On veut les doter de véhicules à zéro émissions, par exemple.

Le Fédéral n’est pas seul. Il faut que les Régions et Communautés participent à l’effort

A la Cop 26 à Glasgow, la Belgique devrait, si tout va bien, se présenter avec plan "national" de réduction des émissions de CO2. Derrière ce plan et ses objectifs, se cacheront les efforts qui seront fournis par chaque entité fédérée.

Si le niveau fédéral a déjà fixé les moyens d’attendre l’objectif de -55% des émissions de CO2, il faut encore que les entités fédérées déterminent quels efforts elles feront pour parvenir à cette moyenne nationale de -55%.

Actuellement, les négociations entre entités fédérées sont en cours, sous la houlette du ministre wallon du Climat, Philippe Henry (Ecolo). Il semble que ce soit surtout du côté du gouvernement flamand qu’on rechigne à intensifier les efforts pour réduire les émissions de CO2. Jeudi, dans l’émission Jeudi en Prime, la ministre fédérale du Climat, Zakia Khattabi (Ecolo), critiquait la position de la ministre flamande du Climat, Zuhal Demir. Celle-ci semble vouloir limiter l’effort flamand dans la réduction des émissions pour protéger les entreprises flamandes. "Elle tire dans les pattes de la Flandre", avait estimé la ministre fédérale, Mme Khattabi, à propos de sa consœur flamande.

Avant la COP 26 de Glasgow, il reste quelques semaines aux entités belges pour parvenir à une position commune sur la réduction des émissions de CO2. Rien ne garantit à ce stade qu’on y parviendra.

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