Du 10 au 15 mai, c’est la semaine contre le cyberharcèlement sur les médias de la RTBF. Multiples reportages, documentaires et enquêtes seront proposés sur le sujet, afin de sensibiliser aux dangers et conséquences de celui-ci.
Ces dernières semaines, la décision d’accueillir le Musée du Chat à Bruxelles, et plus précisément le partenariat public-privé qui le financerait, est l’occasion d’un vaste débat sur les réseaux sociaux qui s’est prolongé dans les médias. Le débat a viré à la polémique, puis a sombré dans la violence après certains articles et des émissions de télévision.
En ligne de mire, l’artiste Sandrine Morgante qui porte la voix des opposant·es au projet. “Dans le traitement médiatique, on a pu faire croire que je disais que Le Chat n’était pas de la culture, ni de l’art et ne méritait pas un musée. Ce n’est pas ça que nous disons. Nous posons surtout la question des 9 millions d’argent public pour la création de ce musée, qui serait presque exclusivement dédié à un seul artiste”, explique-t-elle. Un chiffre qui est contesté par Philippe Geluck, le créateur du Chat. “Depuis, je suis devenue une cible”, regrette-t-elle. “On m’attaque en tant que femme et en tant qu’artiste. Je reçois de injures”.
J’ai voulu me défendre en tant que seule femme dans le débat
Des messages violents
Un cyberharcèlement qui monte encore d’un cran après sa participation à une émission de télévision. “Je trouve que je ne recevais pas assez la parole, alors oui, j’ai haussé la ton”, explique-t-elle. S’en suit des dizaines et des dizaines de messages privés, de commentaires ou de mails, aussi bien sur Facebook que sur son compte Instagram. Parmi les (nombreux) documents que nous avons pu consulter, les internautes l’insultent, s’en prennent à son travail ou lui reproche le ton qu’elle a employé sur le plateau. Dans un message particulièrement violent, Sandrine Morgante est menacée. Son adresse e-mail a également été piratée. “J’ai voulu me défendre en tant que seule femme dans le débat et en tant que jeune femme”, ajoute-t-elle.
“Pour moi, les médias ont une responsabilité car ils diffusent des informations à tellement de gens”, précise-t-elle. “J’ai bien essayé de dire que ce n’était pas un combat de l’art élitiste contre l’art populaire, que j’aime aussi la bande-dessinée. Je ne pense pas que les hommes se font insulter quand ils haussent le ton pour défendre leurs arguments. C’est dur d’être sur un plateau de télé, je n’y suis pas habituée mais je ne voulais pas seulement faire partie du décor. J’avais des choses à dire. Cela pose plus largement la question de la possibilité de débattre dans les médias, selon moi”.