Variole simienne (orthopoxvirose simienne)

11 décembre 2023 | Q&R

La variole simienne est une maladie provoquée par l’orthopoxvirus simien. Il s’agit d’une infection virale qui peut se propager entre les personnes et parfois de l’environnement aux personnes par des objets et des surfaces qui ont été touchés par une personne atteinte de variole simienne. Dans les milieux où le virus de l’orthopoxvirose simienne est présent chez certains animaux sauvages, il peut également être transmis des animaux infectés aux personnes qui sont en contact avec eux. 

Après une série de consultations avec des experts mondiaux, l’OMS a commencé à utiliser le nouveau terme préféré de « variole simienne » comme synonyme d’orthopoxvirose simienne. Pour en savoir plus sur le contexte de cette décision, cliquez ici (en anglais).

La variole simienne peut causer divers signes et symptômes. Alors que certaines personnes présentent des symptômes moins sévères, d’autres peuvent développer une maladie plus grave et avoir besoin de soins dans un établissement de santé. Les personnes généralement les plus à risque de développer des symptômes graves incluent les personnes enceintes, les enfants et les personnes immunodéprimées, y compris les personnes atteintes d’une infection à VIH à un stade avancé et non traitée.

Les symptômes courants de la variole simienne sont une éruption cutanée qui peut durer deux à quatre semaines. Ils commencent par, ou sont suivis de, de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de douleurs dorsales, d’un manque d’énergie et d’un gonflement des ganglions lymphatiques (adénopathie). L’éruption ressemble à des cloques ou à des lésions et peut toucher le visage, les paumes des mains, la plante des pieds, l’aine et les zones génitales et/ou anales. Ces lésions peuvent aussi être localisées sur la bouche, la gorge, l’anus, le rectum ou le vagin, ou encore sur les yeux. Il peut y avoir d’une à plusieurs milliers de lésions. Certaines personnes développent une inflammation à l’intérieur du rectum (proctite) qui peut causer une douleur intense, ainsi qu’une inflammation des organes génitaux qui peut causer des difficultés à uriner.

Dans la plupart des cas, les symptômes de la variole simienne disparaissent spontanément en quelques semaines grâce aux soins de soutien, tels que des médicaments contre la douleur ou la fièvre. Cependant, chez certaines personnes, la maladie peut être grave ou entraîner des complications médicales et même la mort. Les nouveau-nés, les enfants, les femmes enceintes, les personnes enceintes et les personnes atteintes d’un déficit immunitaire sous-jacent peuvent être exposés à un risque accru de développer une forme plus grave de la maladie et d’en mourir. 

Les formes graves de la variole simienne peuvent comprendre des lésions plus grandes et plus étendues (en particulier dans la bouche, les yeux et les organes génitaux), des infections bactériennes secondaires de la peau, une septicémie ou des infections pulmonaires. Parmi les complications figurent notamment l’infection bactérienne grave due à des lésions cutanées, la variole simienne touchant le cerveau (encéphalite), le cœur (myocardite) ou les poumons (pneumonie) ainsi que des problèmes oculaires. Les personnes atteintes d’une forme sévère de la maladie peuvent nécessiter une hospitalisation, des soins de soutien et des médicaments antiviraux pour réduire la gravité des lésions et raccourcir le délai de guérison.

Selon les données disponibles, entre 0,1 % et 10 % des personnes atteintes de variole simienne sont décédées. Il est important de noter que les taux de mortalité peuvent varier dans différents contextes en raison de plusieurs facteurs, tels que l’accès aux soins de santé et une immunodépression sous-jacente.

D’une personne à une autre :

La variole simienne se propage d’une personne à l’autre par contact étroit avec une personne infectée par le virus de l’orthopoxvirose simienne. Le contact étroit peut signifier des contacts en face à face (par exemple, lors d’une discussion ou si quelqu’un respire près d’une autre personne, ce qui peut entraîner la production de gouttelettes ou d’aérosols à courte portée) ; de peau à peau (lorsque quelqu’un touche une autre personne ou lors de rapports vaginaux ou anaux) ; de bouche à bouche (lors de baisers, notamment) ; ou encore de bouche à peau (lors de rapports sexuels bucco-génitaux ou si l’on embrasse la peau). Au cours de la flambée mondiale qui a débuté en 2022, le virus s’est principalement propagé par contact sexuel.

Les personnes atteintes de la variole simienne sont contagieuses jusqu’à ce que toutes leurs lésions aient formé une croûte, que les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle couche de peau se soit formée en dessous, et que toutes les lésions localisées sur les yeux et sur le corps (dans la bouche, dans la gorge, dans le vagin et dans l’anus) aient également guéri, généralement dans les deux à quatre semaines.

Il est également possible que le virus de la variole simienne soit présent pendant un certain temps sur des vêtements, du linge de lit ou de toilette, des objets, des appareils électroniques et des surfaces qui ont été touchés par une personne atteinte de la maladie. Une personne qui les toucherait à son tour risquerait elle aussi d’être infectée si elle présente des coupures ou des abrasions ou si elle touche ses yeux, son nez, sa bouche ou d’autres muqueuses avant de s’être lavé les mains. Le nettoyage et la désinfection des surfaces et des objets ainsi que le lavage des mains après avoir touché des surfaces ou des objets potentiellement contaminés peuvent contribuer à prévenir ce type de transmission.

Le virus peut également se transmettre au fœtus pendant la grossesse, pendant ou après l’accouchement par le contact de peau à peau, ou d’un parent atteint de la variole simienne à un nourrisson ou un enfant lors d’un contact étroit. 

Si des cas d’infection par une personne asymptomatique (ne présentant pas de symptômes) ont été signalés, on dispose encore de peu d’informations sur la possibilité de contracter le virus par contact avec des personnes infectées avant l’apparition des symptômes ou après la cicatrisation des lésions. Le virus vivant de l’orthopoxvirose simienne a été isolé à partir d’échantillons de sperme, mais on ne sait pas encore si l’infection peut se transmettre par le sperme, les sécrétions vaginales, le liquide amniotique, le lait maternel ou le sang.

De l’animal à l’être humain :

La variole simienne peut se transmettre à l’être humain lorsqu’il entre en contact physique avec un animal infecté comme certaines espèces de singes ou des rongeurs terrestres (tels que l’écureuil arboricole). Le contact physique peut signifier un contact par des morsures ou des griffures, ou lors d’activités telles que la chasse, le dépouillement, le piégeage ou la cuisson. On peut également contracter le virus par la consommation d’animaux infectés mal cuits.

Afin de réduire les risques de transmission de la variole simienne par les animaux, il faut éviter tout contact non protégé avec des animaux sauvages, en particulier avec des animaux malades ou morts (y compris le contact avec leur viande et leur sang). Dans les pays où les animaux sont porteurs du virus, tout aliment contenant des produits animaux ou de la viande doit être bien cuit avant d’être consommé. 

De l’être humain à l’animal :

On a signalé quelques infections par le virus de la variole simienne chez des chiens de compagnie. Cependant, il n’est pas confirmé s’il s’agissait d’infections réelles ou si la détection du virus était liée à une contamination de surface.

Sachant que de nombreuses espèces d’animaux sont sensibles à l’orthopoxvirus simien, il existe un risque de transmission de l’humain à l’animal, dans différents contextes. Les personnes qui sont cas confirmés ou suspects de variole simienne doivent éviter tout contact physique rapproché avec les animaux, y compris les animaux de compagnie (chats, chiens, hamsters, gerbilles), les animaux d’élevage et les animaux sauvages.

Des conseils plus détaillés à l’intention des propriétaires d’animaux de compagnie et les personnes travaillant avec des animaux peuvent être trouvés dans le document de l’Organisation mondiale de la santé animale intitulé : Risk guidance on reducing spillback of monkeypox virus (en anglais).

L’OMS poursuit sa collaboration avec ses partenaires « Une seule santé » (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture [FAO] et Organisation mondiale de la santé animale [OMSA]), pour en apprendre davantage sur le réservoir naturel du virus de l’orthopoxvirose simienne et aider les pays à réduire le risque de transmission du virus de l’orthopoxvirose simienne depuis ou vers les animaux.

Les personnes qui vivent ou ont des contacts étroits (y compris sexuels) avec une personne atteinte de la variole simienne sont exposées au risque de contracter la maladie. L’expression « contact étroit » peut signifier des contacts en face à face (par exemple, lors d’une discussion), de peau à peau (lorsque quelqu’un touche une autre personne ou lors de rapports vaginaux ou anaux) ; de bouche à bouche (lors de baisers, notamment) ; ou encore de bouche à peau (lors rapports sexuels bucco-génitaux). Les personnes qui sont en contact avec des vêtements, du linge de lit ou de toilette, des objets, des appareils électroniques et d’autres surfaces qui ont été touchées par une personne atteinte de la variole simienne sont également à risque.

Toute personne vivant avec une personne atteinte de la variole simienne devrait prendre des mesures pour réduire le risque d’infection. Toute personne infectée par la variole simienne devrait être vue par un prestataire de soins afin de déterminer si son état lui permet d’être soignée chez elle et si elle peut s’isoler à son domicile en toute sécurité.

Les agents de santé doivent appliquer les mesures de lutte anti-infectieuse pour se protéger lorsqu’ils s’occupent de patients atteints de la variole simienne (en portant un équipement de protection individuelle approprié et en respectant le protocole relatif au prélèvement en toute sécurité des lésions en vue d’un test de diagnostic et la manipulation d’objets tranchants tels que des aiguilles).

Le risque de contracter la variole simienne ne se limite pas aux personnes sexuellement actives ou gays, ni aux autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Toute personne qui a un contact étroit avec quelqu’un qui présente des symptômes est à risque et toute personne ayant plusieurs partenaires sexuels est également à risque.

La plupart des cas signalés lors de l’épidémie multipays en 2022-2023 concernait des hommes homosexuels des bisexuels et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Compte tenu de la transmission interhumaine actuelle du virus au sein de cette communauté dans plusieurs pays, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes pourraient être exposés à un risque accru s’ils ont des rapports sexuels ou d’autres formes de contact étroit avec une personne infectée. Les personnes qui ont des rapports sexuels avec plusieurs partenaires ou de nouveaux partenaires sont actuellement les plus à risque.

Il est essentiel de sensibiliser les communautés d’hommes homosexuels, bisexuels et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes afin de protéger les personnes les plus à risque. Si vous êtes un homme ayant des rapports sexuels avec des hommes, soyez conscient des risques et prenez des mesures pour vous protéger et protéger les autres. Il est recommandé à toute personne qui présente des symptômes évocateurs de la variole simienne de demander conseil immédiatement à un prestataire de santé afin de se faire tester et de recevoir des soins.

Pour vous protéger et protéger les autres contre la variole simienne, vous devez connaître les signes et les symptômes, savoir comment le virus se propage, ce qu’il faut faire si vous tombez malade et quel est le risque dans votre région ou votre communauté.

Si le virus de la variole simienne se propage dans votre région ou dans votre communauté, ayez des discussions ouvertes avec les personnes avec lesquelles vous avez un contact étroit concernant tout symptôme que vous ou ces personnes pourriez présenter. Évitez tout contact étroit (en particulier sexuel) avec toute personne atteinte de la variole simienne. Lavez-vous régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec un gel hydroalcoolique.

Si vous pensez avoir contracté la variole simienne, vous pouvez protéger les autres en consultant un médecin et en vous isolant jusqu’à ce qu’un examen et un test de détection aient été réalisés. En cas de variole simienne probable ou confirmée, vous devez vous isoler jusqu’à ce que toutes vos lésions aient formé une croûte, que les croûtes soient tombées et qu’une nouvelle couche de peau se soit formée en dessous. Cela évitera que vous transmettiez le virus à d’autres personnes. Suivez les instructions des autorités sanitaires locales sur l’isolement à domicile ou dans un établissement de santé. Utilisez un préservatif par précaution lors de tout contact sexuel pendant 12 semaines après votre rétablissement.

Dans les pays où les animaux sont porteurs du virus de la variole simienne, évitez tout contact non protégé avec des animaux sauvages, en particulier avec des animaux malades ou morts (y compris avec leur viande et leur sang). Tout aliment contenant des produits animaux ou de la viande doit être bien cuit avant d’être consommé. 

La variole simienne peut se transmettre par contact étroit de toute nature avec une personne infectée, y compris par les baisers, les caresses, les rapports bucco-génitaux et les rapports sexuels avec pénétration vaginale ou anale. Les personnes qui ont des rapports sexuels avec plusieurs partenaires ou de nouveaux partenaires sont les plus à risque.

Toute personne présentant des éruptions ou des lésions cutanées nouvelles et inhabituelles doit éviter les contacts sexuels et toute sorte de contact étroit avec d’autres personnes jusqu’à ce qu’elle ait été testée pour vérifier qu’elle n’est pas atteinte d’infections sexuellement transmissibles (IST) ou de la variole simienne. Il ne faut pas oublier que l’éruption cutanée peut également toucher des zones qui peuvent être difficiles à voir, à l’intérieur de l’organisme, notamment la bouche, la gorge, les organes génitaux, le vagin et l’anus ou la zone anale.

Si la variole simienne se transmet par voie sexuelle au sein de votre communauté ou dans votre région, envisagez de réduire les risques jusqu’à ce que l’épidémie soit maîtrisée, par les moyens suivants :

  • en communiquant ouvertement avec vos partenaires sur les symptômes et les risques de la variole simienne ;
  • en échangeant les coordonnées de vos partenaires sexuels afin que vous puissiez vous informer mutuellement si vous présentez des symptômes ;
  • en vous abstenant temporairement d’avoir des rapports sexuels ;
  • en réduisant le nombre de nouveaux partenaires sexuels, de partenaires sexuels occasionnels ou de partenaires sexuels anonymes ;
  • utiliser systématiquement des préservatifs ;
  • éviter les rapports sexuels en groupe ;
  • éviter les lieux de sexe sur place (tels que les bars de rencontre, les saunas et les darkrooms) ; et
  • éviter de consommer de l’alcool ou des drogues dans un cadre sexuel (y compris le chemsex).

Bien que le virus de la variole simienne ait été détecté dans le sperme, on ignore pour l’instant si la maladie peut se transmettre par le sperme ou les sécrétions vaginales. Le port d’un préservatif ne protège pas totalement contre la variole simienne, mais peut réduire le risque de la contracter, ou l’ampleur de l’exposition, et vous aidera à vous protéger et à protéger les autres contre le VIH et un éventail d’autres infections sexuellement transmissibles. Il est conseillé aux personnes atteintes de la variole simienne d’utiliser des préservatifs pendant 12 semaines après leur guérison.

Pour plus d’informations sur les risques liés à la variole simienne et aux rapports sexuels, veuillez consulter les Conseils de santé publique concernant la récente flambée de variole du singe (orthopoxvirose simienne) à l’intention des homosexuels, des bisexuels et des autres hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les Conseils de santé publique relatifs à la variole du singe à l’intention des travailleurs du sexe ainsi que le document intitulé : Public health advice on mpox (monkeypox) and sex-on-premises venues and events (en anglais).

Si vous avez été en contact étroit avec une personne atteinte de la variole simienne, surveillez-vous pour détecter les signes et les symptômes pendant 21 jours. Pratiquez l’hygiène des mains et respectez les règles d’hygiène respiratoire (couvrez-vous le nez et la bouche avec un mouchoir en papier lorsque vous toussez ou éternuez) et évitez autant que possible tout contact avec des personnes immunodéprimées, des enfants ou des femmes enceintes (qui peuvent présenter un risque plus élevé de développer des symptômes graves s’ils sont exposés).

Si vous développez des symptômes susceptibles d’être ceux de la variole simienne, communiquez avec votre agent de santé pour obtenir des conseils, effectuer des tests et obtenir des soins médicaux, même si vous n’avez pas eu de contact connu avec une personne atteinte de la maladie.

Jusqu’à ce que vous receviez le résultat de votre test, isolez-vous si possible. Si vous obtenez un résultat de test positif pour la variole simienne, votre prestataire de soins vous indiquera si vous devez vous isoler à votre domicile ou dans un établissement de santé, et vous précisera les soins nécessaires.

Si vous recevez un diagnostic de variole simienne, continuez à prendre vos médicaments habituels, y compris les traitements contre le VIH, la tuberculose ou l’hépatite virale. Si vous recevez un diagnostic de variole simienne et que vous ne connaissez pas votre statut sérologique pour le VIH, demandez à effectuer un test de dépistage du VIH. Cela permettra à votre prestataire de soins de santé de s’assurer que vous recevez les meilleurs soins possibles.

Si vous avez contracté la maladie, votre prestataire de soins vous indiquera ce qu’il faut faire pendant votre rétablissement. Suivez les conseils nationaux pour savoir si vous devez vous rétablir à la maison ou si vous avez besoin de soins dans un établissement de santé.

Parallèlement, il est important d’éviter d’avoir des contacts étroits avec d’autres personnes, y compris des contacts sexuels.

Si l’on vous conseille de vous isoler à votre domicile, protégez autant que possible les personnes avec lesquelles vous vivez en prenant les précautions suivantes :

  • demandez à vos amis et à votre famille de vous apporter ce dont vous avez besoin ;
  • isolez-vous dans une pièce séparée ;
  • utilisez une salle de bain séparée ou nettoyez toutes les surfaces que vous avez touchées ;
  • lavez et désinfectez les surfaces et les objets fréquemment touchés avec de l’eau et du savon et du désinfectant ménager ;
  • évitez de balayer ou de passer l’aspirateur (cela pourrait diffuser les particules virales et entraîner l’infection d’autres personnes) ;
  • ne partagez pas vos ustensiles, objets, appareils électroniques ou nettoyez-les au préalable correctement à l’eau et au savon et avec un désinfectant ;
  • ne pas partagez pas vos serviettes, votre linge de lit ni vos vêtements ;
  • faites votre propre lessive (soulevez le linge de lit, les vêtements et les serviettes avec précaution, sans les secouer, placez-les dans un sac en plastique avant de les transporter jusqu’à la machine à laver et lavez-les à l’eau chaude, à plus de 60 degrés) ;
  • ouvrez les fenêtres pour assurer une bonne ventilation ; et
  • encouragez toutes les personnes du foyer à se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon ou au moyen d’un produit hydroalcoolique.

Si vous ne pouvez pas éviter d’être dans la même pièce qu’une autre personne ou d’être en contact étroit avec une autre personne pendant votre isolement à domicile, prenez les précautions suivantes pour limiter les risques d’infection :

  • évitez de toucher l’autre personne ;
  • lavez-vous régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec un gel hydroalcoolique ;
  • recouvrez toute éruption d’un tissu ou d’un bandage (jusqu’à ce que vous puissiez vous isoler de nouveau ; la lésion guérira plus facilement à l’air libre) ;
  • ouvrez les fenêtres dans toutes les pièces ;
  • veillez à ce que vous et toute personne se trouvant dans la même pièce portiez des masques médicaux bien ajustés ; et
  • maintenez une distance d’au moins 1 mètre.

Si vous ne pouvez pas faire votre propre lessive et qu’une autre personne doit la faire pour vous, elle doit porter un masque médical bien ajusté ainsi que des gants jetables et prendre les précautions indiquées ci-dessus concernant la lessive.

Les soins dépendent des symptômes et du risque de développer une forme grave de la maladie. Les personnes atteintes de la variole simienne doivent suivre les conseils de leur prestataire de soins. Généralement, les symptômes durent de deux à quatre semaines et disparaissent d’eux-mêmes ou grâce à des soins de soutien, tels que des médicaments contre la douleur ou la fièvre (analgésiques et antipyrétiques, par exemple).

Il est important pour toute personne atteinte de la variole simienne de rester hydratée, de bien manger et de dormir suffisamment. Il est conseillé aux personnes qui s’isolent de prendre soin de leur santé mentale en pratiquant des activités qu’elles trouvent relaxantes et agréables, en restant en contact avec leurs proches à l’aide de la technologie, en faisant de l’exercice physique si elles se sentent suffisamment bien pour cela et si elles peuvent le faire en isolement, et en sollicitant un soutien en matière de santé mentale si elles en ont besoin.

Les personnes atteintes de la variole simienne doivent éviter de se gratter et doivent soigner l’éruption cutanée en se lavant les mains avant et après avoir touché les lésions et en maintenant la peau sèche et à l’air libre (sauf si elles ne peuvent pas éviter de se trouver dans la même pièce qu’une autre personne, auquel cas elles doivent recouvrir toute lésion au moyen d’un tissu ou d’un bandage jusqu’à ce qu’elles soient en mesure de s’isoler à nouveau). L’éruption cutanée peut être maintenue propre en utilisant de l’eau stérilisée ou un antiseptique. Il est possible d’avoir recours à des bains de bouche à l’eau salée pour les lésions situées dans la bouche, et à des bains chauds au bicarbonate de soude et au sel d’Epsom pour soulager la gêne occasionnée par les lésions sur le corps. Le paracétamol peut aider à soulager la douleur causée par les lésions, si nécessaire. Si un médicament contre la douleur plus puissant est nécessaire, il faut demander conseil à un prestataire de soins.

Voir cette infographie (en anglais) qui fournit des conseils utiles sur le rétablissement à la maison après avoir contracté la variole simienne. 

De nombreuses années de recherche consacrées aux traitements contre la variole ont conduit à la mise au point de produits qui peuvent également être utiles pour traiter la variole simienne. Un traitement antiviral mis au point pour traiter la variole (le técovirimat) a été approuvé en janvier 2022 par l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour le traitement de la variole simienne dans des circonstances exceptionnelles. On possède une expérience croissante, mais toutefois limitée de l’utilisation de ces traitements dans le contexte d’une épidémie de variole simienne. Pour cette raison, leur usage s’inscrit généralement dans le cadre d’un essai clinique ou d’un protocole d’accès élargi accompagné de la collecte de données visant à améliorer nos connaissances sur la meilleure façon de les utiliser à l’avenir.

L’OMS a mis à disposition un petit nombre de traitements au técovirimat dans le cadre d’un usage à titre compassionnel, en particulier pour les sujets présentant des symptômes sévères ou exposés au risque d’une mauvaise issue (par exemple les sujets immunodéprimés et les personnes vivant avec le VIH à un stade avancé de l’infection).

Oui. Il existe trois vaccins contre la variole simienne. De nombreuses années de recherche ont conduit à la mise au point de vaccins plus récents et plus sûrs contre une maladie qui a été éradiquée appelée : variole. Trois d’entre eux (le MVA-BN, le LC16 et l’OrthopoxVac) ont été approuvés pour la prévention de la variole simienne. La vaccination doit être envisagée uniquement chez les personnes à risque (par exemple, une personne qui a été en contact étroit avec une personne atteinte de la variole simienne ou une personne appartenant à un groupe à risque élevé d’exposition à la maladie). La vaccination de masse n’est actuellement pas recommandée.

Si votre risque d’exposition à la maladie est élevé en raison d’une flambée en cours au sein de votre communauté, discutez avec votre prestataire de soins des options de vaccination disponibles pour vous. L’OMS recommande actuellement les vaccins pour les personnes qui ont été des contacts étroits d’une personne atteinte de la variole simienne, ou les personnes appartenant à un groupe à haut risque d’exposition à la maladie. Les vaccins sont un outil parmi d’autres permettant de protéger les communautés contre la variole simienne et doivent être utilisés en association avec d’autres mesures sociales et de santé publique.

Pour la plupart des personnes à risque, les vaccins contre la variole simienne offrent une protection contre l’infection et les formes sévères de la maladie. Après avoir été vacciné, continuez à prendre soin d’éviter de contracter et de propager la variole simienne. En effet, il faut plusieurs semaines pour développer une immunité post-vaccinale.

Les premiers résultats de plusieurs études sur l’efficacité du vaccin en population sont prometteurs, indiquant qu’un bon niveau de protection est assuré contre la variole simienne après la vaccination. D’autres études sur l’utilisation des vaccins contre la variole simienne fourniront des renseignements complémentaires sur l’efficacité de ces vaccins dans différents contextes. Notre compréhension de la protection offerte par les vaccins contre la variole simienne continue de croître.

Selon les données disponibles, les personnes immunodéprimées présentent un risque plus élevé de développer une forme sévère de la maladie ou d’en mourir. Les symptômes de la forme sévère de la maladie comprennent notamment des lésions plus grandes et plus étendues (en particulier dans la bouche, les yeux et les organes génitaux), des infections bactériennes secondaires de la peau, une septicémie ou des infections pulmonaires. Les données montrent que les symptômes sont les plus graves chez les personnes gravement immunodéprimées.

Les personnes atteintes d’une infection à VIH à un stade avancé (présentation tardive, faible numération des CD4 et charge virale élevée du VIH) ont un risque élevé de décès si elles développent forme sévère de la variole simienne. Les personnes vivant avec le VIH qui atteignent la suppression de la charge virale par un traitement antirétroviral ne semblent pas être exposées à un risque plus élevé de développer une forme sévère de la maladie que la population générale. Un traitement efficace contre le VIH réduit le risque de développer des symptômes graves de la variole simienne en cas d’infection. Les personnes souffrant d’une infection à VIH non traitée ou d’une infection à VIH à un stade avancé peuvent être immunodéprimées et donc être plus à risque de maladie sévère. L’OMS conseille aux pays d’intégrer la prévention et les soins du VIH et de la variole simienne.

Il est conseillé aux personnes sexuellement actives qui ne connaissent pas leur statut sérologique pour le VIH d’effectuer un test de dépistage, si elles y ont accès. Les personnes vivant avec le VIH sous traitement efficace ont la même espérance de vie que leurs pairs séronégatifs.

Les cas graves de variole simienne observés dans certains pays soulignent le besoin urgent d’accroître l’accès équitable aux vaccins et aux traitements contre la maladie, ainsi qu’à la prévention, au dépistage et au traitement du VIH. Sans cela, la plupart des groupes touchés se retrouvent sans les outils dont ils ont besoin pour protéger leur santé sexuelle et leur bien-être.

Si vous vivez avec le VIH, continuez de prendre vos médicaments contre l’infection selon les indications. Si vous pensez avoir contracté la variole simienne, consultez un médecin.

Si vous pensez être à risque de contracter la maladie ou si vous avez reçu un diagnostic de variole simienne, vous pourriez bénéficier d’un test de dépistage des infections transmissibles sexuellement (ITS). Si vous ne connaissez pas votre statut sérologique pour le VIH, demandez à votre agent de santé de vous faire un test de dépistage du VIH. Cela permettra à votre prestataire de soins de santé de s’assurer que vous recevez les meilleurs soins possibles.

Les enfants peuvent contracter la variole simienne s’ils ont un contact étroit avec une personne qui présente des symptômes. Les enfants peuvent être exposés au virus à la maison par les parents, les soignants ou d’autres membres de la famille par contact étroit. Les adolescents qui ont eu des relations sexuelles avec une personne atteinte de variole simienne peuvent également être exposés. L’éruption cutanée due à la variole simienne peut ressembler d’abord à d’autres maladies infantiles courantes, telles que la varicelle et d’autres infections virales. Si un enfant dont vous vous occupez présente des symptômes évocateurs de la variole simienne, demandez conseil à un prestataire de soins. Ils les aideront à se faire tester et à accéder aux soins dont ils ont besoin.

Les enfants peuvent être exposés à un risque accru de forme sévère de la variole simienne par rapport aux adultes. Ils doivent être étroitement surveillés jusqu’à leur rétablissement au cas où ils auraient besoin de soins supplémentaires. Un agent de santé responsable de l’enfant peut recommander sa prise en charge dans un établissement de santé. Dans cette situation, un parent ou un aidant en bonne santé et présentant un faible risque à l’égard de la variole simienne sera autorisé à rester avec l’enfant.

Si vous présentez une infection confirmée ou suspectée par le virus de la variole simienne alors que vous allaitez, demandez conseil à votre prestataire de soins. Ils évalueront le risque de transmission de la variole simienne ainsi que le risque associé à l’interruption de l’allaitement pour le nourrisson. S’il vous est possible de continuer à allaiter et à avoir des contacts étroits avec votre enfant, il vous indiquera comment réduire le risque de transmission du virus en prenant des mesures consistant notamment à recouvrir vos lésions. Le risque d’infection devra être soigneusement mis en balance avec la détresse et les effets néfastes potentiels provoqués par l’interruption de l’allaitement et du contact étroit entre la mère et l’enfant. On ne sait pas encore si le virus de la variole simienne peut se transmettre de la mère à l’enfant par le lait maternel. Il s’agit d’une question qui nécessite une étude plus approfondie.

L’infection par le virus de la variole simienne au cours de la grossesse peut être dangereuse pour le fœtus ou le nouveau-né et peut entraîner une perte de grossesse, une mortinaissance ou des complications pour la mère. Si vous êtes enceinte, évitez d’être en contact étroit avec toute personne atteinte de la variole simienne. Toute personne qui a un contact étroit avec une personne infectée peut contracter la variole simienne, quelle que soit son identité. Si vous pensez avoir été exposée ou si vous présentez des symptômes évocateurs de la variole simienne, contactez votre prestataire de soins. Il vous aidera à vous faire tester et à accéder aux soins dont vous avez besoin.

Nos connaissances concernant la durée de l’immunité après une infection par le virus de la variole simienne sont actuellement limitées. Nous ne savons pas encore précisément si une infection antérieure confère une immunité contre les infections futures ni pour combien de temps si c’est le cas. Des exemples d’infection secondaire ont été rapportés. Même si vous avez déjà eu la variole simienne, il est recommandé de tout mettre en œuvre pour éviter une réinfection. 

Si vous avez déjà eu la variole simienne et si une personne de votre foyer est actuellement infectée, vous pouvez protéger les autres en assumant le rôle d’aidant désigné, étant donné que vous êtes plus susceptible que les autres d’avoir une certaine immunité. Vous devez néanmoins prendre toutes les précautions pour éviter une réinfection.